Pompes funèbres : l'Arche de Vie mise sur un accompagnement hyper-personnalisé
Eric Dubocage a ouvert son entreprise de pompes funèbres en février. Sur un marché très concurrentiel, il joue la carte de l'accompagnement des familles en deuil.
Le marché du funéraire n'est sans aucun doute pas le marché qui paraît le plus accessible à de nouvelles implantations indépendantes. C'est pourtant bien une entreprise de pompes funèbres qu'Eric Dubocage a créée en janvier dernier : L'Arche de vie. Avec, comme positionnement de marché, le souhait d'apporter un service « sur-mesure » d'accompagnement des familles endeuillées.
L'homme a un parcours particulier. Prêtre, il a, après avoir quitté son ministère pour raisons de cœur, intégré un grand groupe funéraire, où il découvre notamment le volet commercial du métier. Après cinq ans, il intègre une entreprise familiale, au positionnement plus humain. « Il me manquait la démarche spirituelle, à laquelle je tiens beaucoup, raconte Eric Dubocage. J'ai donc décidé de me lancer et de créer un lieu d'accueil, d'écoute et de partage, ouvert à tous ceux, croyants ou non, pour qui cette démarche est aussi importante. »
Réduire les charges pour plus de souplesse
Un modèle économique qui reste risqué. « C'est beaucoup de temps à consacrer à l'accueil et à l'écoute des familles. Je peux me le permettre, car je n'ai qu'une employée. » En effet, Eric Dubocage a choisi d'externaliser le transport et la marbrerie. Bénéficiaire du dispositif ACRE (Aide aux créateurs ou repreneurs d'entreprises), il limite ainsi au maximum ses charges de personnel. Installée au centre du Havre sur la paroisse St Michel où il officiait, L'arche de vie a rapidement trouvé sa clientèle. « Dans mon business plan, je misais sur la gestion de six décès par mois. J'en suis à dix-neuf en deux mois », constate Eric Dubocage.
Si l'entreprise poursuit sur sa lancée et résiste à la période de deux ans de soutien de l'ACRE, Eric Dubocage envisage la suite à travers des embauches : soit des jeunes qui cherchent une première expérience, soit des chômeurs de plus de 45 ans, qui peinent à retrouver un emploi. « Je voulais rentrer dans le giron de l'économie sociale et solidaire, mais je voulais m'assurer de conserver une certaine latitude dans la gérance », explique-t-il.
Un marché très concurrentiel
Malgré ces débuts très prometteurs, Eric Dubocage en convient, « la concurrence est rude ». La clientèle a changé ses habitudes : « aujourd'hui, les familles font des devis et font jouer la concurrence », poursuit le dirigeant. Face aux grands groupes, Eric Dubocage, largement médiatisé après que son histoire a séduit les journaux locaux, mise sur la qualité du service et le bouche à oreille. Habilité à travailler sur toute la Seine-Maritime, il se dit prêt à étudier toutes les demandes des familles, dans le souci d'assurer un accompagnement le plus personnalisé possible.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre