Mobilité
Les trains normands s’habituent à la ponctualité
Peu à peu, la qualité du trafic ferroviaire depuis, et vers la Normandie, s’améliore. De quoi réconcilier Hervé Morin et Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, qui tenaient une conférence de presse le 2 février à Rouen.
Parlons un peu des trains qui arrivent à l’heure… Le trafic ferroviaire en Normandie va mieux ! Longtemps très dégradé, voire catastrophique, il s’est nettement amélioré au cours de l’année 2020. « Après la grande fâcherie de l’été dernier, suite à de nouvelles dégradations du trafic, le sentiment général, c’est qu’il y a de nettes améliorations », a souligné Hervé Morin, le président de la Région, le 2 février à l’occasion d’un point presse. Selon la SNCF, sur les lignes reliant Paris à la Normandie, le taux de ponctualité des trains est passé de 74,8 % en octobre 2020 à 88,4 % en janvier 2021… « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu de tels niveaux de qualité de la production en Normandie », s’est félicité Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF.
Une amélioration qui ne s’est pas faite sans moyens… En particulier, la SNCF a engagé de gros travaux d’entretien des réseaux, et notamment la maîtrise de la végétation aux abords des voies. 5 400 arbres ont été abattus en 2020, près de 8 000 pourraient suivre en 2021. Moins de chutes d’arbres ou de branches et moins de feuilles sur les voies… Résultat : les retards liés aux incidents « réseau » sont passés de 3,3 % à 1,6 %.
Retard de livraisons des Omnéo
En parallèle, bien sûr, l’amélioration du parc matériel a solutionné beaucoup de choses. Avec davantage de trains disponibles, il est plus facile de gérer les imprévus. « Nous n’avons quasiment plus de problèmes liés au matériel », se félicite Jean-Pierre Farandou. Treize trains ayant une grosse capacité sont aujourd’hui disponibles sur les seize en stock. Et quatorze Omnéo sur dix-neuf. L’objectif étant de se passer peu à peu des vieux trains Corail. Ce qui ne sera possible que dans quelques mois…
Les retards de livraison des rames Omnéo en sont l’une des raisons. Une procédure en contentieux va d’ailleurs être ouverte contre le groupe Bombardier. « Nous devrions avoir aujourd’hui 18 rames de plus que ce que l’on a », tempête Hervé Morin, qui rappelle qu’il s’agit là d’un investissement colossal pour la Région (2 milliards d’euros pour 67 rames). « Nous devrions atteindre 25 à 30 rames au printemps. Là, on pourra envisager de supprimer les plus vieux trains. »
L’enjeu du saut-de-mouton de Clichy
D’ici là, le trafic, nettement affecté par la crise sanitaire (-50 % de fréquentation), aura peut-être repris toute son ampleur, mettant à l’épreuve du feu les protocoles établis par la SNCF en 2020. « Maintenant, nous devons faire en sorte que toutes ces améliorations ne retombent pas » résument Hervé Morin et Jean-Pierre Farandou. D’autant que l’élu ambitionne de voir le trafic arriver à un niveau supérieur à celui d’avant crise. Il compte ainsi augmenter le nombre de trains entre l’Ile-de-France et la Normandie le week-end, pour permettre aux Franciliens de venir profiter du grand air. Et en parallèle, le fret depuis Cherbourg pourrait prendre de l’importance, suite à un Brexit qui a orienté le trafic irlandais vers la Normandie.
Des enjeux auxquels la SNCF assure vouloir trouver des réponses… encouragée par un Hervé Morin toujours aussi incisif. « Le saut-de-mouton (aménagement permettant à deux trains de se croiser sur une même voix, NDLR) en gare de Clichy, c’est l’équipement qui nous permettra encore de progresser, assure-t-il. Je reste sur ma position : je veux une solution au plus tard en 2027 sans dégradation du service. » L’élu lance aussi la mise à l’étude de la création d’un poste d’information des voyageurs en Normandie, à l’image de celui existant à Asnières… Enfin, « si ce n’est pas trop cher ».
Pour Aletheia Press, Benoît Delabre