Développement rural
Le Fonds Feader, soutien indispensable à l’agriculture
À Saumont-la-Poterie, plusieurs élus normands sont venus constater les bénéfices apportés par les aides du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Ils ont visité les installations du Gaec de la Poterie.
Marc, Isabelle, Corentin et Emilien Godefroy sont éleveurs à Saumont-la-Poterie. « Une des communes de Seine-Maritime qui compte le plus de bovins », sourit Marc. En ce lundi 8 février, parents et fils accueillent du beau monde sur leur ferme : le député Sébastien Jumel, Clotilde Eudier et Xavier Lefrançois, conseillers régionaux, Michel Lejeune et Virginie Lucot-Avril, conseillers départementaux… Tous sont venus découvrir la nouvelle fromagerie du Gaec de la Poterie. Un investissement important qui permet à Marc et Isabelle, et surtout à leurs enfants, de se projeter dans l’avenir avec des outils de production compétitifs. Mais un investissement, aussi, qui n’aurait sans doute pas été possible sans les financements du Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), gérés par la Région. Des fonds, dont tous les élus, tous partis confondus, reconnaissent l’utilité. « Sans les aides et les subventions, les zones d’élevage deviendraient un désert », prédit Marc Godefroy.
Des fonds consommés à 96 %
Les investissements en agriculture sont souvent lourds et longs à rembourser… « Corentin et Emilien se sont installés en 2017, se souvient Marc Godefroy. À ce moment-là, nous sommes passés d’un troupeau de 50 vaches à un troupeau de 100 vaches. Il a fallu investir dans un nouveau bâtiment et un robot de traite. » À ce moment-là, déjà, la ferme de la Poterie a bénéficié du soutien de la Région et du Feader. « Une aide de 40 %, ce n’est pas rien », souligne-t-il. Et trois ans plus tard, la rénovation de la fromagerie qui datait de 1999, s’est soldée par une reconstruction complète. De quoi endetter la plus performante des exploitations agricoles.
« Nous sommes à 96 % de consommation des fonds européens », se félicite Clotilde Eudier, la vice-présidente de la Région en charge des questions agricoles. Une preuve, selon elle, que les choix d’orientation des fonds sont les bons. Mieux, 2021-2022 étant une année de transition, l’enveloppe allouée à la Normandie est de 100 M€, soit 40 M€ de plus que l’enveloppe annuelle habituelle. « Cela nous a permis de réabonder certains dispositifs et d’élargir les accès aux aides pour les secteurs qui ont été les plus touchés par la crise du Covid », commente l’élue.
Recherche de valeur ajoutée
Il n’en demeure pas moins que la situation de cette agriculture sous perfusion de fonds publics interroge. « Arrêtez-moi si je dis une connerie, mais les agriculteurs préféreraient vivre de la vente de leurs produits », soulève Sébastien Jumel. Alors que les prix de vente du lait ou de la viande sont les mêmes qu’il y a trente ans, les coûts de production, eux, ont flambé, condamnant les agriculteurs à la course aux économies d’échelle. Ou à la recherche de la captation de la valeur ajoutée. « Nous avons soutenu 400 dossiers de transformation à la ferme, note Clotilde Eudier. Cela démontre l’intérêt de la profession pour les circuits courts. »
Un choix que le Gaec de la Poterie a réalisé dès 1994, date à laquelle Isabelle a débuté la transformation fromagère. Aujourd’hui, si le Gaec ne produit plus de Neufchâtel AOP, faute de répondre au cahier des charges sur le taux de vaches normandes dans le troupeau, il transforme 185 000 litres de lait sur les 900 000 produits. 70 % du lait transformé est vendu sur les marchés ou au distributeur automatique. Le reste alimente les rayons produits fermiers des magasins de la région.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre