Ils veulent faire d'Allouville-Bellefosse une capitale de la parfumerie
Christian et Julien Morel ont ouvert début décembre un bar à parfums, à quelques pas du célèbre chêne d'Allouville. Un point de départ à de grands projets, incluant une usine et un campus international.
Enclavée dans un creux de la place Paul Levieux, la petite boutique de Christian Morel ne paie pas de mine. Pourtant, derrière ce Bar à parfums, imaginé par l'homme et son fils, Julien, se cache un ambitieux projet qui pourrait donner à connaître Allouville-Bellefosse pour autre chose que son chêne millénaire. En effet, ce bar à parfums se veut surtout les fondations d'un pôle international de la parfumerie, que les deux hommes souhaitent créer à Allouville-Bellefosse. Rien que ça !
200 à 300 emplois espérés
Cet ambitieux projet se traduirait d'abord par la création d'une usine, amenée à produire des parfums sous la marque Christian Morel, mais aussi en marque blanche. « On vise une ouverture d'ici cinq ans, explique Julien Morel. Nous produirons de la petite série à la grande ; 15 à 20 000 bouteilles. Et nous installerons un labo de recherche. » 200 emplois pourraient être créés. « On espère rapidement 300 » assure Julien Morel, qui avoue aussi, que les plans de l'usine restent à réaliser, et le terrain à trouver.
Au total, l'investissement est évalué à 10 millions d'euros. Pour boucler le budget, Julien et Christian Morel, qui disent avoir reçu un accueil chaleureux à Allouville, comptent sur le soutien d'un business angel chinois, décrit comme un « amoureux de la France et de la parfumerie ». Le marché chinois est d'ailleurs une cible prioritaire pour la maison Christian Morel. Le « Made in France » y est un gage de luxe et de qualité. « Le dossier est bien avancé, assure Julien Morel. Un accord a été trouvé entre la Chine et l'Europe. Nous sommes soutenus par le Département, la Région et la Cosmetic Valley. »
Un campus de la parfumerie
En parallèle, les deux hommes souhaitent créer un Campus de la Parfumerie et dispenser des formations reconnues à l'international (et notamment en Chine), pour l'ensemble des métiers de la parfumerie. « On veut partager notre savoir et notre passion », défend Christian Morel, qui précise : « les programmes sont faits, et validés par les autorités chinoises. Tout est prêt. » Du moins sur le papier. En attendant, le duo poursuit ses ateliers et peaufine ses formules.
Lancé début décembre, peu avant les fêtes, le bar à parfum donne l'opportunité aux clients de créer leur parfum personnalisé. Seuls ou en atelier, chacun choisit les bases de sa fragrance et est ensuite accompagné par le nez, Christian Morel, pour réussir l'assemblage. Chaque formule est strictement consignée, bloquée et non commercialisable. Les clients sont ainsi assurés de disposer d'un parfum unique. Le concept a déjà séduit, et peu à peu la clientèle se construit, s'appuyant aussi sur la notoriété du chêne d'Allouville, curiosité qui attire toujours les touristes...
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre