Energie : À Dieppe, les entreprises pensent à l'autoconsommation collective
A Dieppe, Enedis et la communauté d'agglomération ont présenté, le 22 novembre, ce moyen pour réduire durablement sa facture énergétique : l'autoconsommation collective.
La pression monte toujours autour du prix de l'énergie... Et les projets dits de transition s'accélèrent au rythme de la montée des tarifs. Parmi les pistes qui existent figure notamment le système de l'autoconsommation collective, qui a été présenté à Dieppe, par Enedis et la communauté d'agglomération le 22 novembre. L'idée est séduisante : il s'agit de partager les coûts d'une infrastructure productrice d'électricité pour en autoconsommer, à plusieurs, la production. De quoi envisager durablement une sérieuse baisse de la facture, voire même un petit bénéfice...
L'autoconsommation collective peut se penser à l'échelle d'une zone d'activité, ou même d'un territoire. Seul impératif géographique : les 2 points les plus éloignés du groupe "consommateur" ne doivent pas se situer à plus de 2 km l'un de l'autre (dérogation possible jusqu'à 20 km en zone rurale). Par ailleurs, la structure de production ne doit pas avoir une puissance de plus de 3 MW. C'est déjà considérable à une échelle locale et « c'est un chiffre qui peut être amené à évoluer », assure Pascal Dupont, délégué territorial Seine-Maritime chez Enedis. Au-delà de cette puissance produite, l'électricité doit obligatoirement être revendue sur le marché au tarif de rachat réglementé.
Watts revendus ou consommés
Une personne morale organisatrice (une entreprise, un groupement d'entreprises, une association...) porte le projet. C'est elle qui donne à Enedis la clé de répartition de l'électricité produite sur les points de distribution. « Le rôle d'Enedis est de jouer l'opérateur de données », résume Pascal Dupont, qui souligne de fait l'avancée permise par le déploiement des compteurs électriques intelligents de type Linky. Il y a encore quelque temps, les watts produits étaient revendus au tarif réglementé. Désormais ils sont directement décomptés de la consommation. « Il y a un vrai enjeu à ce que l'énergie produite localement soit consommée localement, explique Pascal Dupont, car le prix de revente sur le réseau (qui est réglementé, ndlr) n'évolue pas aussi vite que le coût d'achat ». Et bien sûr, si la production dépasse la puissance autoconsommée, le surplus est revendu sur le réseau au tarif réglementé.
Gouvernance de la production
Reste à gérer le système de production de l'électricité, qui sera forcément positionné sur une ou des propriétés des associés. « La vraie question c'est la gouvernance et la gestion du "prêt" du toit », résume un participant à la réunion. D'ores et déjà, des appuis techniques ou conseils juridiques existent dans les structures de représentation des entreprises... Bref tout semble prêt pour que des projets voient le jour. Sur une toiture de bâtiment... ou sur des ombrières de parking. Une idée qui paraît de plus en plus pertinente, avec l'obligation prochaine de disposer d'ombrières sur les parkings de plus de 80 places, d'une part, et le développement de la flotte de véhicules électriques, d'autre part...
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre