Eco-Plast veut sensibiliser à l'importance du recyclage du plastique

Ce n'est pas parce qu'on a fait un BTS en plasturgie qu'il ne faut pas avoir conscience des effets néfastes du plastique... Bien au contraire. C'est en tout cas la philosophie qui anime Mathieu Fouquer, fondateur d'Eco-Plast. Ancien professeur des écoles, en grande section de maternelle, l'homme a quitté l'éducation nationale avant la dernière rentrée de septembre. Soutenu par Seine Créapolis et fort de ce fameux diplôme de plasturgie en poche, il immatricule sa société en décembre 2022, « avec l'envie de m'attaquer à la problématique des déchets plastiques. »

Animer

Membre du collectif Precious Plastic, avec la volonté de mettre à profit son expérience de pédagogue, Mathieu Fouquer mise donc en priorité sur l'animation. Il a acquis un kit d'animation, avec une broyeuse à pédales, un système d'injection et quelques moules. Il propose à des groupes d'enfants ou d'adultes, des ateliers leur permettant de fabriquer des objets en plastique recyclé. « Je n'utilise que du polypropylène (PP) ou du polyéthylène (PE), car ils se mélangent bien entre eux et sont neutres quand on les dégradent un peu. Ils ne dégagent pas de fumées toxiques et sont sans danger si on les met dans la bouche ».

Durant les vacances de printemps, Mathieu Fouquer a réalisé sa première animation au centre de loisirs de Gournay-en-Bray. D'autres devraient suivre, avec des ateliers aux Docks 76 à Rouen, dans des kermesses, à la fête du vélo de Bihorel, mais aussi lors des forums d'associations ou des fêtes de la nature... « Je me fixe la Normandie comme rayon d'action, mais bien sûr, tout peut être étudié ».

Produire ou réparer

Ces activités, outre leur effet de sensibilisation, doivent permettre à Mathieu Fouquer de passer ensuite à une échelle artisanale de recyclage et de réparation d'objets en plastique. Déjà, dans les 40 m2 qu'il loue à Déville-lès-Rouen, avec son petit four et une petite presse manuelle, il expérimente le reconditionnement des bouchons. « Je crée des plaques de plastique, et je cherche des réutilisations possibles. » Les bouchons de bouteilles deviennent ainsi des boucles d'oreille, des vide-poches, des horloges dans un style art déco très 70's... « Je fais beaucoup d'essais », résume le jeune entrepreneur.

Les idées ne manquent pas... mais, pour l'instant, il s'agit surtout de créer du chiffre d'affaires rapidement, pour acquérir le matériel nécessaire à une production artisanale sérieuse. Notamment une presse de dimension raisonnable et une soudeuse portative. « Si je parviens à passer à cette étape, je pourrai recycler 14 kg de matière par plaque », commente le gérant d'Eco-Plast.

En outre, Mathieu Fouquer espère aussi proposer de la soudure plastique et réparer du mobilier de jardin, des cuves de toute sorte, des gaines, ou même de canoës-kayaks par exemple... « Un soir, j'ai une émission avec un gars qui ressoudait un pare-chocs de voitures. Des pare-chocs, il y en a des quantités ! C'est un marché à découvrir avec des matières premières qui sont plutôt faciles à travailler... » Rendez-vous donc dans quelques mois...

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre