Anticiper les probables coupures d'électricité de cet hiver
À l'occasion d'une réunion à Dieppe, Pascal Dupont, délégué territorial Seine-Maritime chez Enedis, a fait le point sur le risque de délestages cet hiver.
On nous en parle depuis plusieurs mois. La maintenance de nombreux réacteurs nucléaires, doublée de la crise énergétique provoquée par la situation en Ukraine, conduit tout droit la France à un risque de blackout cet hiver. Une situation que le gestionnaire du réseau, RTE, veut éviter à tout prix. « En cas de blackout, le système s'effondrerait, explique Pascal Dupont, délégué territorial Seine-Maritime chez Enedis. Et derrière, il faudrait plusieurs jours pour le relancer. » Pour éviter cela, plusieurs parades sont déjà prêtes à être actionnées.
D'abord, sollicités en cas de pic de consommation par RTE, les plus gros consommateurs, dont la liste est d'ores et déjà définie, devront réduire leur consommation à la demande. Si cela ne suffisait pas, le niveau de tension sur le réseau serait abaissé de 5 %. « Pour la plupart d'entre nous, cela n'aura aucune conséquence visible, assure le représentant d'Enedis. Certains matériels seront juste un peu ralentis. » En revanche, les machines industrielles demandant une grosse puissance pourraient perdre en efficacité.
Mesurer le risque de délestage
Et enfin, si tout ceci s'avérait encore insuffisant, des coupures de délestages « ciblées et maîtrisées » seraient organisées. « Les coupures seront tournantes par tranches de 2 heures », explique Pascal Dupont. Un même secteur géographique ne devrait donc pas être privé d'électricité plus de 2 heures d'affilée...
Bien sûr, ces délestages seront annoncés. Ou plus exactement le risque de délestage sera communiqué. « J’encourage tout le monde, entreprises comme particuliers, à télécharger l'application Ecowatt, qui donne la ''météo'' à 4 jours du risque de délestage », poursuit le délégué territorial d'Enedis. Un système d'alerte SMS est aussi prévu sur inscription sur le site www.monecowatt.fr.
Limiter la consommation
En cas d'alerte, une attention accrue des consommateurs professionnels ou privés, sur les secteurs géographiques concernés, pourrait suffire à éviter le délestage. « À titre d'exemple, la seule consigne de non-enclenchement des ballons d'eau chaude entre midi et 14h, permet d'économiser l'équivalent d'1 à 2 réacteurs nucléaires ! », clame le délégué territorial d'Enedis. Il rappelle enfin que les horaires les plus « tendus » sont de 8h à 13h et de 18h à 21h.
Pour l'heure, toutefois, les voyants sont toujours au vert. Alors qu'il y a quelques semaines, des coupures étaient envisagées dès décembre, le gestionnaire les redoute désormais plutôt à partir de janvier...
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre