À Rouen, le lab Innov’Mandie met l’accent sur l’eau
Le lab Innov’Mandie accompagne les services de l’Etat et des collectivités dans le déploiement de démarches innovantes. Ce véritable incubateur de projet a organisé une journée consacrée à l’eau, ce 8 juin dernier. Son nom : Inneauvations.
Le 8 juin, au hangar 107 sur les quais de Rouen, le lab Innov’Mandie, attaché à la préfecture de Normandie, a convié les agents de la fonction publique à participer à une journée dédiée aux innovations liées à l’eau : "Inneauvations". Un rendez-vous pour se faire connaître et faire éclore des initiatives. « Notre structure a une année et demie de fonctionnement, explique Jacques Michel directeur du lab Innvo’Mandie, et adjoint au SGAR Normandie. Elle accompagne les services de l’Etat et les collectivités normandes, qui nous sollicitent, dans leurs démarches innovantes. Et ce, dans tous les domaines. »
Au service des usagers
Cet encadrement gratuit, qui s’appuie sur une équipe de 5 personnes, s’articule autour de trois thématiques : la transformation numérique, managériale et des méthodes. Des approches innovantes, utiles dans la conduite d’un projet, comme dans le fonctionnement d’un service. « Du côté des méthodes de management, il est important de s’adapter aux attentes des jeunes pour rendre nos métiers plus attractifs, remarque, à titre d’exemple Jacques Michel. Nous sommes également là pour accompagner dans les recherches de financements ».
Simplification d’un processus interne, partage et traitement des données… « Notre démarche part toujours des usagers, des acteurs et des partenaires », tient à souligner Fanny Létiche, coordinatrice du lab, au sein du SGAR Normandie. « Ainsi, nous n’oublions jamais les personnes éloignées du numérique » complète Jacques Michel. Alors que la gestion de la ressource en eau est une question particulièrement sensible, cette journée "Inneauvations", est apparue comme fédératrice.
« Nous avons choisi l’eau, qui est une thématique porteuse, pour cette journée, comme point d’accroche. Mais cela a marqué le départ d’une réflexion bien plus large autour de l’innovation », rebondit Fanny Létiche. Ce sont ainsi plus de 150 personnes qui ont participé aux conférences, aux ateliers, et visité les espaces d’échanges.
90 partenaires pour « Basse Saâne 2050 »
Et parmi les rendez-vous marquants, la présentation du projet "Basse Saâne 2050" qui vise à réaménager l’embouchure de la Saâne pour résoudre plusieurs problèmes sur les communes de Quiberville-sur-Mer, Sainte-Marguerite-sur-Mer et Longueil. La Saâne, fleuve côtier de 41 km, se jette dans la Manche à Quiberville-sur-Mer en passant sous une digue et une route, grâce à une longue buse. Ce dispositif n’assure pas une continuité biologique, notamment en ce qui concerne plusieurs espèces de poissons de rejoindre la mer. Par ailleurs, une mauvaise qualité de l’eau du fleuve fait peser une menace sur les activités touristiques. Enfin, cet aménagement accentue la vulnérabilité à la submersion.
« Durant dix ans, j’ai fait reposer la lutte contre les inondations en rechargeant en galets, en faisant des épis et des enrochements, et cela fonctionnait, note Jean-François Bloc, maire de Quiberville-sur-Mer depuis trente-cinq ans. En 1999, le camping municipal est inondé, ce n’est plus efficace, nous commençons à subir. En 2012, j’entame une réflexion ». Une réflexion ambitieuse multipartenaires s’engage, coordonnée par le Conservatoire du littoral, pour traiter les problématiques environnementales tout en respectant les activités économiques. À la clé, la construction d’une station d’épuration à Longueil (en 2021), la création et la rénovation des réseaux d’assainissement, et le déplacement du camping municipal de Quiberville (en 2023).
Reste à venir, l’année prochaine, l’aménagement d’un ouvrage hydraulique de connexion de la Saâne à la mer et la restauration du cours de la Saâne. Autant d’investissements de poids à coordonner et qui nécessitent des dispositifs de financement. Au total, 90 partenaires ont été mobilisés, ce qui nécessite de faire preuve d’innovation pour aller jusqu’au bout. Un travail pionnier reconnu par l’UE.
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont