Industrie pharmaceutique
À Bolbec, Oril Industrie construit une usine dans l’usine
Filiale du Groupe Servier, Oril Industrie a lancé en décembre la construction de nouveaux bâtiments sur son site de la zone d’activité de Baclair. Un projet de 100 M€ destiné à doubler la capacité de production du produit phare du groupe.
Lauréat. Fleuron de l’industrie pharmaceutique en France, Oril Industrie figure sur la short-list dévoilée fin janvier, des 8 lauréats normands au fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires, dans le cadre du programme Territoires d’industrie. Ce fonds est destiné à soutenir des projets industriels structurants pour les territoires et pouvant démarrer l’investissement entre six mois et un an… Des critères dans lesquels rentre le projet "Spot Daflon" d’Oril Industrie.
Basée à Bolbec, l’entreprise est une filiale du groupe Servier, et produit des principes actifs, ces molécules qui rendent les médicaments efficaces. « 98 % des principes actifs des médicaments Servier sortent du site de Bolbec », précise Carole Robin, directrice d'Oril Industrie, qui encadre 750 salariés.
100 emplois à pourvoir
En octobre dernier, l’entreprise a annoncé lancer un lourd investissement de 100 millions d’euros, dont 80 millions sont destinés au projet "Spot Daflon" destiné à doubler les capacités de production de son produit phare : le principe actif du Daflon. Ce médicament traitant contre les maladies veineuses est déjà distribué dans 110 pays auprès de 23 millions de patients ! Et « la demande mondiale devrait doubler d’ici une dizaine d’années », assure Carole Robin.
Oril Industrie a donc démarré la construction d’une usine dans l’usine, sur son site de la zone artisanale de Baclair. Unité de production, laboratoire, bâtiments de stockage… 10 000 m² doivent sortir de terre. Et le recrutement d’une centaine de collaborateurs est envisagé, de l’opérateur de production à l’ingénieur chimiste… Selon Carole Robin, « les premiers recrutements interviendront fin 2021 », mais pour le principal « ce sera à l’horizon 2023 », date à laquelle la livraison opérationnelle de l’outil est programmée. « Cela nécessite d’anticiper. Nous travaillons avec des écoles pour mettre en place des formations par alternance, et ainsi disposer de compétences sur le territoire à cette date. » De quoi participer à la dynamique de formation sur le territoire.
Une empreinte positive sur le territoire
La phase construction de l’outil industriel participe elle aussi à la dynamique locale. « On estime à 60 % le recours à des entreprises locales, insiste Carole Robin. Ce projet est une bonne illustration de notre volonté d’avoir une empreinte positive sur le territoire. » Un objectif qui se veut le prolongement de la politique RSE de l’entreprise qui s’est fixé comme objectif de diminuer son empreinte carbone. Travailler en local y participe… avec, en prime, le bénéfice de conserver une part de l’indépendance sanitaire de la France.
« Ce Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires permet de relocaliser dans nos régions des activités stratégiques et créatrices d’emplois », s’est ainsi félicitée Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. La Normandie compte désormais 16 projets lauréats de ce fonds, sélectionnés par la Région. Les 8 nouveaux lauréats bénéficieront d’un soutien d’un montant global de 5,2M€ pour un volume d’investissement prévisionnel total de 101 M€. Selon la préfecture de Région, ces projets permettront de conforter 1 650 emplois et d’en générer près de 200.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre