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Transition écologique : où investit le secteur industriel ?

Les industriels s’impliquent dans la réduction de leur empreinte carbone. Ils ont réalisé 2,3 milliards d’euros d’investissements verts en 2022, destinés principalement à réduire leur consommation d’énergie et utiliser des énergies plus propres. Un établissement sur cinq ayant engagé une dépense pour réduire l’impact environnemental de son activité a bénéficié d’une aide publique.

© Adobe Stock.
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La protection de l’environnement représente une priorité pour 58% des établissements industriels de plus de 20 salariés. En 2022, selon une étude de l’Insee publiée le 1er octobre, ces derniers ont mobilisé une enveloppe financière totale de 2,7 milliards d’euros au profit de cette démarche, dont 25% dédiés à des projets d’efficacité énergétique et 20% consacrés au développement des énergies renouvelables. Une somme de 0,4 milliard d’euros était destinée aux études environnementales.

Une participation marquée des grands groupes

Les grandes entreprises de 500 salariés et plus sont toujours les plus engagées, avec une proportion de 90% ayant entrepris des actions vertes, contre 76% des PME (de 100 à 249 salariés) et 48% pour celles comptant entre 20 et 49 salariés.

Les investissements qui représentent 84% des dépenses anti-pollution, (2,3 milliards d’euros) ont été privilégiés par 47% des établissements en 2022. Ils concernent principalement les achats d’équipements de protection de l’environnement (traitement des eaux, recyclage, filtration) et les technologies de production plus propres (moins énergivores, consommant moins d’eau ou rejetant moins de gaz à effet de serre). Les montants engagés sont étroitement liés à la taille des établissements. Les grands groupes investissent 1,3 million d’euros vs 83 000 euros pour les petites entreprises (entre 20 et 49 salariés).

De plus, 41% des établissements industriels ont consacré 434 millions d’euros aux études environnementales (16% du budget total), soit des études préalables aux investissements (études d’impact, par exemple) et des études réglementaires ou de contrôle (évaluation des risques naturel, audits, ...).

Les secteurs de l’énergie, l’agroalimentaire et la métallurgie jouent un rôle clé dans la transition énergétique : ils investissent respectivement 24%, 17% et 14% des dépenses totales de l’industrie pour réduire son impact sur l’environnement.

Des sources d’énergie diversifiées

La sobriété énergétique s’avère une priorité pour les industriels en 2022 : « c’est le domaine où le montant investi est le plus élevé », soit 577 millions d’euros, représentant un quart du budget total. « Un quart des établissements industriels ont investi en 2022 dans des équipements permettant de réduire la consommation énergétique », note l’Insee. Les dépenses sont principalement consacrées à l’achat de machines de production plus performantes et moins énergivores (418 millions), ainsi qu’à des travaux d’amélioration de l’isolation des bâtiments. La production d’énergies renouvelables sur site a mobilisé 454 millions d’euros, soit 20% du total investi par l’industrie, issue de la biomasse (165 M€), la méthanisation (130 M€) et des systèmes photovoltaïques (104 M€), loin devant le développement des pompes à chaleur (31 M€).

La protection de l’air et du climat concentre, quant à elle, 15% des investissements globaux. Les dépenses courantes pour la protection de l’environnement, notamment le traitement des eaux usées et la gestion des déchets, s’élèvent à 1,1 milliard d’euros.

Un soutien public de 30% des dépenses

Parmi les entreprises ayant réduit leur empreinte écologique, 20% ont reçu un soutien financier de l’Etat. Parmi ces aides, 25% proviennent de l’Ademe, Agence de la transition écologique, pour des projets innovants en partenariat avec le privé, 20% sont octroyés via le dispositif « Certificats d’économie d’énergie », incitant les fournisseurs d’énergie à financer des travaux d’efficacité énergétique et 15% sont attribués par les Agences de l’eau pour soutenir des actions de préservation et de restauration de la qualité de l’eau. Une part de 10% est issue du Plan France relance visant, notamment, à favoriser la transition écologique. Les aides publiques contribuent, en moyenne, à hauteur de 30% aux dépenses environnementales de l’industrie.

L’Insee évalue à 10% la hausse des dépenses antipollution (à champ comparable) engagées par le secteur, entre 2021 et 2022.

AÏcha BAGHDAD et B.L