Le premier Omneo livré en Normandie
La Région veut rendre au train son attractivité.
C’est le premier train Omneo premium livré par Bombardier transport à la région Normandie et il sera sur les rails dès le 17 février. Jusqu’à la fin du premier trimestre 2021, trente-neuf autres Omneo remplaceront progressivement les antiques Corail en circulation sur les lignes normandes. Une étape très attendue par les usagers d’un réseau SNCF régional à bout de souffle et un enjeu de taille pour le Conseil Régional.
En attendant sa mise en service effective, l’Omneo fait plusieurs haltes dans les gares et ouvre ses portes aux voyageurs. Ce 9 février, l’arrêt était plutôt inhabituel, devant l’Hôtel de Région de Rouen. L’occasion pour les Rouennais et les élus de découvrir un train équipé du Wifi, adapté aux personnes à mobilité réduite, avec des sièges (fabriqués par l’entreprise euroise Compin) équipés de prises électriques et USB. Des écrans affichent les correspondances à chaque gare desservie… Durant sa visite, Hervé Morin, président du Conseil Régional, a rappelé que la Normandie a été la première à signer, en 2016, avec l’Etat une convention de transfert des cinq lignes Intercités régionales au 1er janvier 2020. L’Etat s’est engagé à participer au renouvellement des équipements et à l’entretien des infrastructures en versant 1,2 milliard d’euros. Un budget complété par la Région pour atteindre près de 2 milliards d’euros. « Avec cette convention, je crois que nous avons fait le bon choix, estime Hervé Morin. Le réseau ferroviaire régional a été délaissé pendant des décennies, les efforts s’étant portés sur les lignes TGV. Certaines locomotives ont ainsi plus de cinquante ans. Je constate tous les jours que les usagers normands, qui prennent le train quotidiennement, sont à bout. Ils ont vu leurs conditions de travail et de vie se dégrader d’année en année. Cette rame Omneo annonce des jours meilleurs. »
Plus de trains et des horaires modifiés.
La Région a également mis en place des trajets supplémentaires. « Des travaux indispensables, qui ne peuvent se dérouler que de nuit, ont débuté cette année. Ils augmentent malheureusement les temps de trajet puisque la vitesse est réduite sur certains tronçons », a souligné le président de la Normandie. Des contraintes qu’il a fallu intégrer à la grille des horaires mise en place au 1er janvier. Les modifications sont souvent minimes, mais font grincer des dents certains Normands dont l’organisation s’en trouve compliquée. Autre dossier prioritaire aux yeux d’Hervé Morin : la création d’un saut-de-mouton, un viaduc séparant sur deux niveaux des flux de trains, qui désengorgerait la gare Saint-Lazare. Un projet qui ne verra le jour qu’avec la collaboration financière de la Région Ile-de-France. La Normandie veut rendre son attractivité au train. Pour cela, elle a réduit le délai entre la commande des trains et leur livraison à trois ans au lieu de cinq. Cela sera-t-il suffisant ? Retards, trains annulés, panne de matériel, avaries sur les voies et grèves ont usé la patience des voyageurs. Hervé Morin est conscient des enjeux : « 2020 est une année cruciale, c’est le moment de vérité. Nous avons passé trois ans à communiquer ce que nous mettons en place et nous y consacrons un budget de 2 milliards. Cela doit donc marcher… »