La FlexiMalle à la conquête du transport fluvial de bois
Le groupe Sogestran, spécialisé dans le transport fluvial et maritime et basé au Havre, a mis au point un prototype de container fluvial spécifiquement adapté à la filière bois. Mais la FlexiMalle pourrait connaître d’autres développements.
FlexiMalle, c’est la petite sœur des containers maritimes, spécialement étudiée pour le transport fluvial de panneaux de bois jusqu’au cœur des villes. Testée en février, la solution de transport multimodale développée par Sogestran, basée au Havre, était en démonstration le 16 juillet à Paris, à l’occasion du Forum bois construction, en partenariat avec l’entreprise normande Poulingue.
La FM400 dédiée au bois
Modulable et pesant seulement 2 tonnes, ce container nouvelle génération transporte des panneaux de bois jusqu’à 8 mètres de long. Avec la possibilité d’atteindre les zones urbaines en utilisant les Zulu pour le transport fluvial. En effet, ces barges automotrices, développées pour la Blue Line Logistics, filiale de Sogestran, se glissent partout grâce à leurs 50 mètres de long et leurs 6 mètres de large. « La filière bois avait un besoin de transport sur des grands panneaux assez lourds, nous avons donc développé un prototype de FM400, pour FlexiMalle 40 pieds (12 mètres de long, ndlr) » résume Céline Mantoux, directrice développement transport combiné chez Sogestran.
Le test réalisé en février conjointement avec VNF, Haropa et Cuiller Frères se déroule entre Rouen et Gennevilliers, via Zulu et camion. Et le concept, développé par le bureau d’étude du groupe, séduit. « Maintenant que nous avons des commandes régulières, nous avons trois autres FlexiMalles en commandes pour servir ce marché spécifique » complète Céline Mantoux. La FM400 semble tout particulièrement adaptée aux chantiers inhérents aux jeux olympiques 2024 dans la capitale.
Mais Sogestran développe une stratégie plus large : « Nous nous sommes dit que si la FlexiMalle fonctionnait, nous pouvions dupliquer, avec un modèle un peu plus petit, un contenant urbain plus léger, plutôt de 6 mètres. » Avec un poids de marchandises transporté réduit par rapport à la FM400, il devient possible d’utiliser la grue embarquée sur les Zulu.
Retail et e-commerce
Et Céline Mantoux de poursuivre : « Depuis maintenant un an, nous menons de véritables expérimentations, aussi bien dans le domaine du retail dans lequel nous souhaitons nous développer, que du e-commerce, ou de la construction ». La grue embarquée devenant un atout de taille en ville où il n’est pas toujours autorisé de laisser, sur les quais, les équipements nécessaires.
« Nous voulons massifier le chargement-déchargement et penser, si possible, le dernier kilomètre ». Pour livrer des particuliers, des supérettes, des établissements de restaurations, ces contenants d’un nouveau type pourraient donc être, par exemple, transportables par des véhicules de petits gabarits tels que des fourgonnettes ou même des triporteurs. « Nous étudions différentes pistes et nous avons d’autres prototypes en cours de fabrication ».
L’entreprise veut également mutualiser les navettes fluviales. « Nous voulons tendre vers une notion d’économie circulaire, par exemple, en transportant d’un point à un autre des marchandises puis repartir avec des déchets » expose Céline Mantoux. En parallèle, une cinquième barge Zulu (55 mètres de long et 8 mètres de large), avec la particularité d’utiliser l’hydrogène, devrait être mise en service en 2022. De quoi donner une dimension inédite au transport fluvial.
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont