L’axe Seine s’engage dans une démarche de décarbonation
Ce 29 octobre, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports était au Havre au côté d'Edouard Philippe pour assister à la présentation du mémorandum d’entente sur la décarbonation sur l’axe Seine. Une démarche dans laquelle s’engagent d’ores et déjà cinq entreprises : Air Liquide, Borealis, Esso, Total Energies et Yara.
Le message passé à l’heure d’évoquer le mémorandum est clair : « Il s’agit, à la fois, de réutiliser le dioxyde de carbone et de le valoriser dans des procédés existants ou avenir dans la chimie et l’énergie principalement, résume Bruno Petat, directeur développement économique des plateformes industrielles. Mais également de développer un volet captage-stockage et transport ». À cette occasion, Edouard Philippe a convié le ministre délégué, Jean-Baptiste Djebbari, à plusieurs visites pour illustrer les actions concrètes déployées. Tout d’abord, une étape sur le chantier des quais P11 et P12 du Port 2000. C’est ensuite le groupe CIM-CIP qui a accueilli le maire du Havre et le ministre délégué.
L’enjeu est de mettre en place une chaîne industrielle de captage et de stockage de dioxyde de carbone à partir des sites portuaires de Rouen, Port-Jérôme et Le Havre. Ce sont ainsi 7 millions de tonnes qui devraient être transportés annuellement jusqu’en Mer du Nord, « au large de la Norvège ou des Pays Bas » à l’horizon 2040.
Résultats attendus : une diminution des émissions de 3 millions de tonnes annuellement dès 2023 grâce à l’engagement des cinq premières entreprises et une neutralité carbone en 2050. « Sur le projet final, une première estimation a été faite aux alentour de 2,5 milliards d’euros pour toutes les infrastructures nécessaires à capter le volume final », complète Bruno Petat.
Deux défis
Face à ce projet, « l’axe Seine a une chance unique en France, c’est une constellation de pipes (aussi appelées pipelines, NDLR) qui relie le territoire havrais, le territoire rouennais jusqu’à la région parisienne et qui peut ensuite irriguer jusqu’au nord de la France », souligne Stéphane Raison, président du directoire Haropa Port. Lequel poursuit : « La décarbonation de l’industrie et des transport lourds, sur l’axe Seine sont des priorités stratégiques. Nous retrouvons cela à l’intérieur du projet stratégique du port qui sera validé à partir de mars 2022. L’enjeu est de réindustrialiser ». Pour cela, il s’agit de s’appuyer également sur la filière hydrogène décarbonée.
« Le Havre est au cours de deux défis planétaires compléments incroyables et passionnants : d’une part la mondialisation et d’autre part la transition énergétique », a résumé Edouard Philippe. « C’est une zone de production industrielle, qui exige des investissements en termes d’infrastructures, une amélioration continue de la qualité des services. (…) C’est aussi un terrain de jeu exceptionnel pour imaginer et mettre en place une série de solutions à la transition énergétique. »
« Je voulais réaffirmer deux choses, a réagi, de son côté Jean-Baptiste Djebbari. A la fois l’engagement de l’Etat à continuer d’accompagner la place portuaire dans son développement, dans l’aspect attractivité. Et, bien sûr, de poursuivre, à ses côtés, la décarbonation de ses activités. »
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont
Un électrolyseur en projet sur le site de la CIM
Initiative mise en avant ce 29 octobre, la conversion d’une surface de stockage en électrolyseur d’une puissance de 2 megaW sur le site de la CIM, spécialisée dans le stockage et les services pétroliers. Ce projet, appelé LH2, projet mené avec le concours de Hynamics, filiale du groupe EDF, devrait être achevé en 2024. L’hydrogène produit devrait alimenter les bus et les bennes à ordures de l’agglomération ainsi que certains industriels.