JNPR, la marque normande de spiritueux sans alcool qui monte
Valérie de Sutter et Flavio Angiolillo ont élaboré des boissons sans alcool permettant de goûter aux joies de spritz, gin tonic et autres bloody mary sans pour autant risquer l’enivrement. JNPR est basé à Carville-la-Folletière.
En 2020, Valérie de Sutter a planté une centaine de pieds de genévriers à Saint-Martin-de-l’If. La première récolte devrait être distillée l’année prochaine et entrer dans la composition des boissons apéritif premium sans alcool de la marque JNPR. Un nom qui fait écho à « Juniper Berries », le terme anglais pour désigner les baies de genièvre, très utilisé au 17e siècle. En attendant d’incorporer cette production locale, l’entreprise, basée à Carville-la-Folletière, s’approvisionne en Europe.
Une idée qui germe aux USA
« C’est en voyageant aux Etats-Unis que l’idée m’est venue. C’est vrai que l’on y trouve beaucoup de boissons et des sodas très sucrés, mais j’y ai aussi découvert des boissons qui avaient du goût, avec une grande attention portée à l’origine des ingrédients notamment » relève Valérie de Sutter. De quoi donner l’envie à la jeune femme de se lancer dans l’entrepreneuriat et se faire une place sur un marché français encore peu diversifié. « Quand on veut partager un moment convivial sans alcool, on a bien souvent le choix entre un jus de fruit ou des boissons très sucrées. Mais ce n’est pas forcément ce dont on a envie à ce moment ! » constate l’entrepreneuse.
Ainsi, les recettes élaborées font la part belle aux qualités gustatives, sans ajout de sucre ni d’additifs. Quant à la distillation, elle est assurée par une distillerie en Corrèze. Un mariage qui a donné naissance à JNPR n°1 qui comporte des notes de baies de genièvre, de cardamome et de pomme. Gingembre, poivre, piment et cardamome donnent son goût unique au JNPR n°2. Tous deux, sont vendus en format 70 cl et peuvent être utilisés pour réaliser des spritz, gin tonic et autres bloody mary sans risque de s’enivrer. Dans cette aventure, Valérie de Sutter s’est associée à Flavio Angiolillo, mixologue particulièrement connu à Milan. « Il faut compter, en moyenne, 6 à 8 mois de travail pour une recette, voire une année pour les plus complexes » note la jeune femme.
« Pas le temps de s’ennuyer »
Mais les associés ne comptent pas s’arrêter là. « Nous venons de sortir un cocktail prêt à boire en 18 cl, poursuit Valérie de Sutter. C’est un format qui convient bien également aux mini-bars dans les hôtels ». Ce CKTL, vendu en pack de six, est élaboré à base de JNPR n°2, de citron vert, et de soda au gingembre peu sucré. La jeune entreprise, lancée en 2020, a traversé de nombreuses turbulences, de la crise sanitaire aux difficultés autour de l’approvisionnement et la hausse du coût des matières premières. « Nous avons dû nous réinventer en permanence dès le départ. Nous n’avons pas le temps de nous ennuyer » sourit Valérie de Sutter. Pour autant, ces difficultés n’ont pas fait dévier l’entrepreneuse qui a soigné tous les détails, voulant ainsi des emballages éco-responsables.
L’entreprise, qui emploie 6 personnes, possède son propre site logistique sur place, un atout indéniable pour gérer les 500 à 1 000 commandes mensuelles « Nous ne nous adressons pas seulement aux personnes qui ne boivent jamais d’alcool. Les habitudes évoluent. Aujourd’hui, les gens réduisent leur consommation d’alcool, mais veulent préserver les moments de convivialité qui y sont liés » constate l’entrepreneuse qui travaille à ce que ses boissons apparaissent, en 2023, sur la carte des bars et restaurants.
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont