Vital Romet, le piano comme héritage familial
Vital Romet restaure des pianos depuis toujours. Il a pris la suite de la tradition familiale, son grand-père et son père ayant travaillé dans la fabrication de pièces mécaniques pour pianos.
Dans l'atelier de Vital Romet, situé entre le Mont Riboudet et le centre ancien, dans la rue François Lamy, l'artisan d'art rénove un piano Bechstein de plus de 2 mètres de long, avec musique d'opéra en fond sonore. Une dizaine de pianos restaurés prennent place dans la pièce d'accueil, mis en vente ou à la location. Gaveau, Yamaha, Steingraëber ou encore Henri Herz, l'artisan répare en moyenne 500 pianos par an (comprenant petites et grandes restaurations). À l'étage, c'est un piano de 1784 qui est restauré depuis 15 ans. « Il faut trouver les pièces », lance Vital Romet en montrant les avancées de son grand projet.
Le
piano est une histoire de famille chez Vital Romet. « Mon
grand-père a été distributeur des pianos Gabriel Gaveau, possédait un magasin de musique à Paris, et a été
propriétaire à Clamart de l’usine MAAP (Mécaniques appliquées
aux pianos, NDLR) »,
raconte-t-il. Une usine dans laquelle son père a également
travaillé. Pianiste depuis qu'il a 7 ans, c'est naturellement que
Vital Romet va amorcé des études dans la restauration des
instruments en tant qu'apprenti. « J'ai
fait mon apprentissage chez David Magne à Paris, puis chez mon
oncle, qui était facteur de pianos à Blois »,
se souvient-il.
Un musée du piano dans le Cher
Il
commence à travailler avec son père, licencié après l'incendie de
son usine, dans les années 70. Puis, il passe quelques mois en
Martinique chez son oncle pour l’aider à ouvrir son magasin
“Symphonie Antilles”, aujourd’hui fermé. En 1977, il lance ses
magasins de restauration et vente, à Bihorel ''Piano La Lyre'', puis
à Dieppe ''La Boîte à musique'', avant de s'installer à Rouen.
Désormais, il travaille pour l'Opéra de Rouen ou encore le
Conservatoire.
À quelques mois de la retraite, c'est maintenant à Vital Romet de passer le flambeau à sa fille, Bérengère. « Je devrais partir d'ici un à deux ans à la retraite, la transition se fait en douceur puisque ma fille travaille déjà depuis cinq ans avec moi », note-t-il. Et il sait déjà ce qu'il va faire lorsqu'il « lèvera le pied » : participer à la création d'un musée ''Piano story'' avec l'Association pour la création d'un musée du piano & des claviers, qui regroupe plus de 500 membres. Les instruments prendront place dans le château de Cornusse (Cher), qui va subir de nombreuses rénovations. L'ouverture du musée est prévue pour janvier 2022.