Mobilité douce
Vélos : Rouen expérimente les antivols connectés
Un test est en cours sur la Métropole de Rouen, avec le déploiement d’une centaine de stationnements sécurisés pour vélos, développés par la société Sharelock. Ce réseau d’antivols connectés pourrait perdurer et apporter une nouvelle réponse aux adeptes de la mobilité douce.
Circuler à vélo – électrique ou non - c’est bon pour la forme et bon pour l’environnement. Mais pas toujours pour le porte-monnaie. Se faire chaparder son vélo (ou un bout de son vélo) n’est malheureusement pas rare. Et la location, ce n’est pas toujours confortable, et pas si bon marché, si on oublie les subventions par les collectivités. Voilà les raisons qui ont conduit la Métropole de Rouen à répondre à la proposition de la société parisienne Sharelock, de lancer en ce début 2021 une expérimentation grandeur nature de son produit phare : un réseau d’antivols connectés. « Nous sommes partis du constat que les gens préfèrent utiliser leur propre vélo, raconte Nicolas Louvet, co-fondateur de Sharelock. Il est vite amorti, plus confortable, et toujours disponible. » Mais encore faut-il savoir où stationner de manière sécurisée.
Une trentaine de bétatesteurs
Les antivols Sharelock se placent sur les potelets qui bordent les rues de la ville. Chaque utilisateur peut repérer via une application un cadenas disponible. Il y fixe son vélo, et part l’esprit tranquille. Le cadenas, breveté, se veut particulièrement solide. « Il faut deux fois plus de temps pour le découper à la meuleuse qu’un cadenas traditionnel », souligne Nicolas Louvet. Un système de notification est même prévu en cas de tentative de vol. Et si celle-ci aboutit, l’usager bénéficie automatiquement d’un remboursement d’assurance de 200 €.
L’un des avantages de ce système est sa mobilité, l’antivol pouvant être facilement déplacé par l’entreprise d’un potelet à un autre. Grâce à l’utilisation des données de l’appli, il est facile de repérer les endroits en tension, et d’adapter la répartition des cadenas dans la ville, au fil du temps. « Grâce aux bétatesteurs (une trentaine d’utilisateurs quotidiens du vélo, ndlr), nous avons pu remarquer que le secteur de la gare n’est pas assez pourvu », constate par exemple Nicolas Louvet. En accord avec la ville, de nouveaux cadenas pourraient donc y être installés. Ces données collectées (selon les règles du RGPD) sont d’ailleurs mises gratuitement à la disposition de la collectivité pour qu’elle puisse améliorer sa connaissance de la pratique du vélo.
Vers un service marchand ?
Le test à Rouen devrait être prolongé jusqu’à fin avril, avec une augmentation progressive des bétatesteurs. « Si cela fonctionne, et en accord avec la collectivité, nous resterons à Rouen en développant un service marchand, exprime Nicolas Louvet. Cela engendrerait la création immédiate de deux emplois sur la ville. » L’utilisation des cadenas deviendra alors payante, à raison d’un abonnement mensuel. Le nombre de cadenas Sharelock devraient alors se multiplier. « On estime qu’il faut entre 0,8 et 1,3 cadenas par usager, glisse Nicolas Louvet. A terme à l’échelle de Rouen, il faudrait en compter environ 700. »
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre