"Une maison de poupée" à Mont-Saint-Aignan

© Johan Karlsson
© Johan Karlsson

Tissant sa toile avec maestria, la marionnettiste Yngvild Aspeli orchestre une version stupéfiante de la pièce d’Henrik Ibsen – publiée en 1879 –, entremêlant danse, voix et harmonies. Sur scène, quatre pantins de taille humaine occupent un salon bourgeois de la fin du XIXe siècle. Yngvild Aspeli les manipule ou se glisse – magie de l’illusion – dans la peau de Nora Helmer, une femme qui prend conscience de l’ordre patriarcal régissant sa vie. Est-elle une marionnette ? Comment s’émanciper des hommes qui tirent les ficelles de la société ? Comment s’extraire de cette gigantesque toile qui se resserre sur elle ? Au sens propre comme au sens figuré, les araignées s’activent, jusque dans la libération de Nora par la transe. Avec une rare évidence, la présence des marionnettes magnifie la mécanique impitoyable du chef-d’œuvre d’Henrik Ibsen à la vertigineuse modernité. 

Représentation le 12 novembre à 20h à l'espace Marc Sangnier à Mont-Saint-Aignan.