Une concertation préalable à l'implantation de l'usine de recyclage de plastique de Eastman lancée
Annoncée il y a quelques mois, l'implantation d'une usine de recyclage plastique portée par l'entreprise américaine Eastman fait l'objet d'une concertation préalable du 27 septembre au 24 novembre.
Du 27 septembre au 24 novembre, l'entreprise américaine Eastman et la Commission
nationale du débat public (CNDP) lancent une concertation préalable à l'implantation d'une usine de recyclage de plastique sur la zone industrielle de Port-Jérôme. Les habitants sont invités à participer, en donnant leurs avis et en posant des questions. Plusieurs rencontres sont prévues : quatre réunions publiques, quatre ateliers, cinq rencontres et un webinar (voir le programme ci-dessous). Un site internet est également à la disposition de tous.
Jusqu'à 160 000 tonnes de déchets plastiques recyclés par an
L'entreprise américaine Eastman prévoit la construction d'une usine de recyclage moléculaire des plastiques sur la zone industrialo-portuaire de Port-Jérôme II, à Saint-Jean-de-Folleville. Sur une parcelle de 40 ha en bord de Seine, il s'agirait de « la plus grande usine de ce type en Europe », précise le maître d'ouvrage.
Trois unités distinctes seront construites pour le traitement, la dépolymérisation et la repolymérisation des déchets. Ainsi, avec sa technologie de recyclage moléculaire (dites "renouvellement des polyesters"), Eastman pourrait recycler jusqu'à 160 000 tonnes de déchets plastiques (textiles, emballages ménagers, déchets industriels...), qui ne peuvent pas être recyclés aujourd'hui par le recyclage mécanique et sont donc incinérés, mis en décharge ou abandonnés dans la nature. « Environ 30% de la totalité des déchets plastiques sont recyclés par le recyclage mécanique », indique Cédric Perben, responsable technique du groupe. Les 70% de déchets difficiles à recycler représenteraient 1,4 Mt déchets en Europe, selon le maître d'ouvrage.
Concrètement, la technologie de recyclage de plastique utilisée par l'entreprise américaine permet de trier et nettoyer les polyesters, puis de les décomposer à l'aide d'un solvant, le méthanol, pour enlever les colorants et additifs (ce qui n'est pas le cas du recyclage mécanique), avant de les transformer en matière plastique recyclée de qualité identique à de la matière plastique vierge. Cette nouvelle matière sert ensuite à la production de nouveaux produits répondant aux mêmes exigences que les matières plastiques vierges. Eastman a déjà annoncé des contrats avec L'Oréal, Clarins ou encore Danone pour le réutilisation de ses plastiques recyclés.
Près d'un milliard d'euros d'investissement
Avec la volonté de prioriser les déchets provenant de l'Hexagone, l'entreprise ambitionne de recycler 200 000 tonnes de polyesters français par an. « C'est une nouvelle filière, il
faut tout réorienter », soufflent Godefroy Motte et Cédric Perben, en charge du projet chez Eastman. Au démarrage, l'entreprise se concentrera sur les déchets d'emballage à usage unique pour son approvisionnement avant d'élargir progressivement aux textiles, plastiques issus de secteurs automobiles ou électroniques, et emballages à usage multiple.
Le projet comprend également la création d'une usine de production d’énergie pour alimenter les unités de recyclage, exploitée par Veolia, qui utilisera des combustibles comme la biomasse et des combustibles solides de récupération. Une unité de traitement des eaux usées industrielles ainsi que plusieurs entrepôts, bureaux et laboratoires d'analyses sont également intégrés au projet.
L'investissement est estimé à près d'un milliard d'euros, financé par l'entreprise et des subventions (62 millions d’euros de l'Ademe, 31 millions d'euros d'aide européenne et 4 millions d'euros de la Région Normandie). La mise en service de l'usine est prévue pour 2025. Sa construction et son exploitation devraient créer quelque 330 emplois directs et 1 500 emplois indirects, dont 500 pour la phase de construction de l’usine.
La concertation préalable : un site internet et des événements
La concertation préalable a lieu du 27 septembre au 24 novembre, sous la supervision de deux garants, Isabelle Jarry et Jean-Louis Laure. Si la concertation concerne principalement les riverains des communes de Saint-Jean-de-Folleville et alentour, elle s'adresse à tous. En plus d'un site dédié à cette concertation, plusieurs rendez-vous sont prévus pour s'informer sur le projet, poser des questions et exprimer son avis.
- - Une première réunion publique aura lieu le 27 septembre, de 18 à 20 h, à la salle des fêtes de Saint-Jean-de-Folleville.
- - Une rencontre de proximité est organisée sur le marché de Lillebonne, le 28 septembre, à partir de 10h.
- - Une réunion publique sur le thème de la fin de vie des plastiques aura lieu le 5 octobre de 18h à 20h30 au conseil régional à Rouen.
- - Un atelier sur le thème du recyclage et de l’économie circulaire est prévu le 6 octobre de 18 à 20 h à la salle des fêtes de Saint-Jean-de-Folleville.
- - Une rencontre de proximité est programmée le 7 octobre sur le marché de Port-Jérôme-sur-Seine, dès 10h.
- - Les maîtres d'ouvrage et les garants de la concertation iront à la rencontre des étudiants de l'école ISPA d'Alençon, le 14 octobre de 13h à 15h.
- - Un atelier sur le thème de l’environnement et de la sécurité industrielle aura lieu dans la salle du conseil en mairie de Quillebeuf-sur-Seine, le 19 octobre de 18h à 20h30.
- - Une rencontre avec les étudiants du lycée Pierre de Courbertin de Bolbec est également prévu, la date n'est pas encore confirmée.
- - À Saint-Jean-de-Folleville, un atelier sur le thème de l'approvisionnement énergétique du projet doit avoir lieu le 9 novembre de 18 à 20 heures. Le lieu reste à déterminer.
- - Un atelier sur le thème de l’économie, de l’emploi et de la formation sera organisée à la Maison des compétences de Lillebonne, le 15 novembre de 18h à 20h.
- - Enfin, la réunion publique de synthèse aura lieu à la mairie de Port-Jérôme-sur-Seine, le 22 novembre de 18h30 à 20h30.
Par ailleurs, un webinar autour du plastique doit avoir lieu en octobre.