Un nouveau président et de multiples projets pour La Glass Vallée

Stéphane Franconville est le nouveau président de La Glass Vallée, pôle mondial du flaconnage de luxe de la vallée de la Bresle, regroupant les entreprises spécialisées dans la conception et la production de flacons en verre à destination des industries du luxe, des spiritueux et de la pharmacie. 

La Glass Vallée regroupe des métiers spécifiques entre Somme, Seine-Maritime et Oise. (Photo Anne Soullez)
La Glass Vallée regroupe des métiers spécifiques entre Somme, Seine-Maritime et Oise. (Photo Anne Soullez)

La Glass Vallée, association loi 1901, compte 65 adhérents et représente près de 8 000 emplois. Stéphane Franconville, nouveau président, évoque notamment ses ambitions pour l’association et le premier forum des métiers et de l’emploi de la Glass Vallée l’emploi qui aura lieu le 14 novembre à Eu à la salle Audiard. Rencontre. 

Stéphane Franconville est le nouveau président de La Glass Vallée. (Photo DR)

Pouvez-vous commencer par vous présenter…

Je m’appelle Stéphane Franconville. J’ai 50 ans. Je suis président de MG Group qui regroupe trois PME : Somobresle à Blangy-sur-Bresle en Seine-Maritime qui compte 45 salariés, Les Mouleries de la Bresle à Bouttencourt dans la Somme qui occupe 34 salariés et Méca moules services située à Monchaux-Soreng qui emploie 14 personnes. Ces PME sont spécialisées dans la conception et la fabrication des outillages pour la verrerie. Nous travaillons pour la parfumerie cosmétique à 70 %, la pharmacie, les arts de la table, les emballages alimentaires, les spiritueux… Allégement des poids de verre, intégration de verre recyclé, nouvelles formes… Nous devons relever sans cesse des défis qui sont passionnants. Ce sont des projets qui vont se concrétiser et être repris dans les magazines, les médias dans le monde entier. Ils sont portés par des égéries, des stars…

D’autant que du verre, c’est fragile…

Le verre est un matériau noble, difficile à mettre en œuvre mais utile dans tant de domaines. Quand elles refroidissent, les pièces peuvent casser. Nos métiers sont sans cesse en ébullition, dans le challenge permanent, tout en devant respecter les lois de la physique. Dans le même temps, nous devons intégrer dans les process des démarches de responsabilité sociétale des entreprises... Nous concernant, cela passe notamment par la réduction de l’utilisation d’énergies, comme la baisse de la consommation électrique. Nous allons chercher des certifications, comme EcoVadis qui permet aux entreprises de mesurer leur impact environnemental, social et éthique selon les principes de la RSE.

Pourquoi avoir pris la présidence de La Glass Vallée ?

Je suis impliqué dans l’association depuis vingt ans. Je suis membre du bureau et vice-président. Valérie Tellier a exprimé le souhait de passer le relais. Pour moi, il était important de poursuivre dans sa continuité. C’est une très belle association qui regroupe tous les métiers du verre. Nous avons l’ambition de promouvoir nos savoir faire, nos métiers en particulier auprès des plus jeunes, d’où le premier forum des métiers et de l’emploi qui se déroulera le 14 novembre à Eu en Seine-Maritime. Nous sommes 65 membres mais il y a encore des industriels qui ne participent pas à notre association et qu’il faut aller chercher. Ils ne sont peut être pas convaincus de l’intérêt de communiquer avec leurs pères. Nous irons vers eux afin de partager l’expérience que nous vivons depuis ces vingt dernières années pour les motiver à nous rejoindre. Ils doivent comprendre que c’est un atout pour eux et leurs entreprises. Ensemble, on est plus forts.

Le secteur est porté par la parfumerie de luxe. (Photo Anne Soullez)

Comment se porte la Glass Vallée ?

En sortie de pandémie, nous avons connu une période euphorique avec des marchés demandeurs, beaucoup de nouveaux modèles… Depuis quelques mois, on ressent un léger tassement sur la parfumerie cosmétique pour des raisons variées, dues peut-être, à l’instabilité géopolitique, à l’économie américaine… On espère que ce ne sera que passager. Nous sommes optimistes pour 2025. Nous avons toujours beaucoup de demandes et de créations de modèles qui sortiront en fin d’année ou en début 2025.

Vous vous apprêtez à organiser le premier forum des métiers et de l’emploi de La Glass Vallée...

Oui, et c’est très important car nos métiers sont méconnus des jeunes. On se doit de communiquer auprès des professeurs, des élèves afin qu’ils découvrent ce que les entreprises ont à offrir comme emplois. La matinée du 14 novembre sera dédiée aux collégiens, lycéens et étudiants et l’après-midi aux demandeurs d’emploi. Ce sont près de 500 visiteurs qui sont attendus sur la journée. Le forum a pour objectif de mettre en avant les savoir-faire de l’industrie verrière, au travers de démonstrations, d’expositions, de produits, d’animations, de vidéos. Des espaces dédiés à la recherche de stages et d’emploi seront également organisés. Une centaine de postes seront à pourvoir. Cet événement réunira une trentaine d’exposants membres de l’association : entreprises, organismes de formation, sociétés d’intérim, les lycées Anguier et du Vimeu, l’ESIGELEC, école d’ingénieurs près de Rouen, l’institut national des sciences appliquées (INSA) de Rouen, le CESI, école d’ingénieurs de Saint-Etienne-du-Rouvray, les missions locales, Cap Emploi et France Travail avec le soutien de l’Agence de l’Orientation et de la CCI Hauts de France, la mairie de Eu, les communautés de communes des villes sœurs et de Blangy-sur-Bresle. Cet évènement est labellisé dans le cadre de la semaine de l’industrie qui se tiendra du 18 au 24 novembre 2024.

Pensez-vous que vos métiers souffrent d’une mauvaise image ?

Il est certain qu’il faut la dépoussiérer. L’intégration à leurs postes de travail de l’intelligence artificielle, de l’information, de la digitalisation… De plus en plus de salariés la vivent au quotidien. Des écrans d’ordinateurs sont partout. Nos métiers changent. Les salariés postés ne représentent que 20/25 % des emplois. Il est possible de se former et d’évoluer en interne dans de nombreuses entreprises. Notre secteur bénéficie de beaucoup d’innovations pour apporter de la qualité de vie au travail, comme par exemple des exosquelettes qui soulagent le port des charges lourdes.