Un Fish truck pour promouvoir les poissons mal-aimés normands
Jean-François Perrin, responsable de la filière tourisme et restauration au centre FIM CCI Formation Ouest Normandie, parcourt la Normandie à bord de son Fish truck pour redynamiser la consommation des poissons locaux mal-aimés tels que la roussette ou encore la raie.
Congres, roussettes, tacauds et raies, autant de poissons pêchés sur les côtes normandes, mais souvent mal-aimés par les consommateurs. Une situation que veut changer Jean-François Perrin responsable de la filière tourisme et restauration au centre FIM CCI Formation Ouest Normandie. Et pour cela, il parcourt la Normandie avec Ludovic Legendre, depuis septembre dernier, à bord d’un Fish truck pour réhabiliter « ces pépites ».
« Meilleur que du chocolat »
« L’idée est venue en 2020 après des réunions avec la Région et plusieurs chantiers engagés avec la filière pêche », se souvient Jean-François Perrin. Le projet qui contient un volet pédagogique (voir encadré) et un volet communication, séduit le conseil régional qui décide d’épauler l’achat d’un camion.
Grandville, Dieppe… Le Fish truck a réalisé six étapes cette année et a accueilli, à chaque fois, un public varié. « Nous ne vendons rien, mais nous présentons les poissons et des idées de recettes simples » résume Jean-François Perrin. « A Honfleur, nous avons reçu six classes, 120 enfants a qui nous avons montré comment faire du poisson pané. Le lendemain, une vingtaine sont revenus avec leurs parents » se réjouit-il, avant d’ajouter : « L’un a même tiré ma veste en me disant que c’était meilleur que du chocolat ! »
Les retours sont également excellents auprès des adultes. « Nous scénarisons beaucoup nos démonstrations, nous taquinons et nous amusons avec les gens, c’est un moment de partage ». Une convivialité qui se prolonge naturellement : « Des gens postent ensuite en commentaire sur notre page Facebook une photo du plat qu’ils ont réalisé chez eux ». Ces étapes sont également l’occasion de rencontrer des professionnels (transformateurs, restaurateurs…) et d’échanger avec eux.
Un euro symbolique
Derrière cette démarche, il s’agit de soutenir la filière pêche régionale. « Lorsque nous étions à Trouville, un pécheur a vendu 500 kg de roussette pour un euro symbolique ! » se désole Jean-François Perrin. Le responsable n’a d’ailleurs pas pu s’approvisionner sur place, ses protégés n’étant probablement pas assez classe pour la clientèle locale.
Autre sujet de colère : « Au rayon poissonnerie de la grande surface à côté de chez moi, les ailes de raie sont à 8,90 euros le kg tandis qu’à Trouville, dans les poissonneries, on les trouve à 22 euros. D’autres magasins de grandes enseignes n’en ont pas et prétextent que leur centrale d’achat n’en propose pas, ce qui n’est pas vrai. » De quoi donner des idées à Jean-François Perrin qui planche sur des actions complémentaires. En attendant, le Fish truck sera à Saint-Lô du 8 au 12 décembre. D’autres étapes sont déjà envisagées l’année prochaine dans l’Eure et la Seine-Maritime et peut-être même à Paris !
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont
Se former aux techniques du foodtruck
Le Fish truck est l’occasion de transmettre, aux apprentis centre FIM CCI Formation Ouest Normandie, les recettes sublimant les poissons oubliés, mais pas seulement ! « Avec le Covid, les restaurateurs ont revu leur façon de travailler, les foodtrucks sont à la mode et les programmes de formation intègrent ces aspects » constate Jean-François Perrin. « Dans l’espace réduit du camion, nous voyons comment organiser le travail, respecter la chaine du froid… » souligne le formateur qui aborde également la gestion de la communication avec apprenants, les personnes en reconversion, les salariés d’entreprise et les porteurs de projets.