Travailleurs indépendants : des disparités de revenus
Fin 2017, 3,2 millions de personnes en France exerçaient une activité non salariée, dont 0,4 million dans le secteur agricole. Hors agriculture, un tiers des indépendants étaient micro-entrepreneurs, avec un revenu mensuel de moins de 500 euros, près de huit fois moindre que celui des autres indépendants.
Selon une récente étude menée par l’Insee, en 2017, les non-salariés classiques entrepreneurs individuels ou gérants majoritaires de sociétés généraient en moyenne 3 580 euros par mois de revenus, alors que les micro-entrepreneurs dégageaient de leur activité un bénéfice mensuel moyen de 470 euros. Entre 2016 et 2017, les effectifs des micro-entrepreneurs ont fortement progressé tandis que ceux des non-salariés classiques, ont diminué pour la quatrième année consécutive. Sur la même période, le revenu d’activité moyen des micro-entrepreneurs a progressé 4 %, celui des non-salariés classiques de 3 %.
Augmentation des effectifs
L’année 2017 a été marquée par une hausse de 1,4 % des effectifs de la population non-salariée, tirée par les micro-entrepreneurs. Leur nombre a augmenté un peu plus significativement en 2017, par rapport à l’année précédente. Il affiche une croissance de 8,3 %, mais nettement moins que sur la période 2010-2013 (+21,6 %, par an, en moyenne). Ce, en raison du durcissement des conditions d’accès à ce statut, explique l’Insee. A la fin de l’année 2017, cette catégorie rassemblait un tiers des non-salariés (hors agriculture). La part des micro-entreprises augmentent dans presque tous les secteurs d’activité, poursuit l’Insee. Elle atteint même 95 % pour la livraison à domicile et les coursiers urbains. Les quelque 900 000 micro-entrepreneurs économiquement actifs bénéficiaient, en moyenne, de 470 euros mensuels. Un faible montant lié aux plafonds de chiffre d’affaires imposés et s’agissant souvent d’une activité d’appoint. C’est près de huit fois moins que les revenus des non-salariés classiques. Ces derniers représentaient 1,9 million de personnes en 2017, dont 57 % d’entrepreneurs individuels et 43 % de gérants majoritaires de sociétés.
Au cours de la même année, la division des non-salariés classiques a affiché des disparités de revenus. Ceux-ci touchaient en moyenne 3 580 euros par mois, à raison de 3 880 euros pour les entrepreneurs individuels et 3 180 euros pour les gérants de sociétés. Les revenus les plus faibles sont générés par le commerce de détail hors magasins (1 200 euros par mois, en moyenne) alors que les plus élevés sont perçus par les médecins et dentistes (8 870 euros), devant les juristes et comptables (8 340 euros). En revanche, seulement 8% des non-salariés classiques ont déclaré un revenu nul ou déficitaire.
Progression du revenu moyen
En 2017, le revenu d’activité moyen de l’ensemble des non-salariés s’affiche en légère augmentation, de 0,7 %. Celui des micro-entrepreneurs a plus nettement progressé avec un taux de 4 % (+3,4 % en 2016), et ce dans presque tous les secteurs, excepté celui de la livraison à domicile. De même, le revenu d’activité des non-salariés classiques a enregistré une hausse de 3 % en euros constants, dans quasiment tous les domaines. Il a augmenté de 3,3 % pour les entrepreneurs individuels et de 2,4 % pour les gérants de sociétés.
Autre disparité de revenus observée, les femmes, qui représentent 37 % des non-salariés, gagnent, à secteur égal, 32 % de moins que les hommes. A l’instar de 2016, les femmes non salariées classiques percevaient en moyenne 3 030 euros par mois, contre 3 880 euros pour leurs confrères, quoiqu’elles exercent des métiers plus qualifiés et dans des secteurs généralement plus rémunérateurs, comme dans les professions du droit, par exemple.
Focus sur l’agriculture
Les revenus d’activité des non-salariés du secteur agricole varient fortement en fonction des années, en raison, notamment des fluctuations de prix et des aléas, climatiques, par exemple. Fin 2017, l’activité non salariée agricole rassemblait 444 000 personnes, soit 1,6 % de moins qu’en 2016. Une personne sur cinq bénéficiait du régime du micro-bénéfice agricole avec un revenu moyen de 560 euros par mois. Les autres étaient imposés au régime réel et retiraient de leur activité, en moyenne, 1 650 euros mensuellement. Par ailleurs, l’étude révèle qu’environ 13 % des non-salariés agricoles cumulent cette activité avec une autre activité salariée.
Aicha BAGHDAD et B.L