Travail : les attentes de la génération Z
Un nouveau groupe démographique pointe son nez sur le marché du travail, la génération Z. Focus sur les préférences de ces jeunes salariés concernant les employeurs et leur attitude envers le travail, pour permettre aux entreprises de comprendre les attentes de la jeune génération et de devenir plus attractives sur le marché.
La génération Z, appelée aussi « Zoomers » (nés entre 1996 et 2012), va entrer en scène et bouleverser une fois de plus le monde du travail. Celle-ci recherche bien plus que le fameux « métro, boulot, dodo ». C’est ce que révèle l’étude Zety, site de conseils en recherche d’emploi, « Génération Z vs le milieu professionnel »*. La plupart d’entre eux (95%) visent un emploi dont l’objectif ne se limite pas à gagner de l’argent et va bien au-delà. Ainsi, 71% seraient prêts à accepter une réduction de salaire en échange d’un travail enrichissant. L’objectif professionnel à long terme de près de la moitié d’entre eux (43%) consiste ainsi à « rendre le monde meilleur ». Cependant, pour 59%, leur objectif est de parvenir à un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ils restent pragmatiques et souhaitent bénéficier d’avantages professionnels, avec, en tête de liste de ceux recherchés, des horaires flexibles (59 %) et la possibilité de travailler à distance (53 %). « Une bonne partie de ce groupe n’a jamais travaillé dans un bureau à proprement parler. Il est donc évident qu’ils préfèrent les entreprises qui ont renoncé au système de travail classique », explique-t-on au sein du site de création de cv, Zety. Autre avantage recherché pour postuler à un emploi, le salaire. Même si celui-ci n’arrive qu’en troisième position pour la moitié d’entre eux.
Attentes envers le milieu professionnel
Pour la génération Z, certains avantages font d’une entreprise un employeur attractif. Parmi ceux qui sont jugés les plus attrayants, les primes (26%), les abonnements gratuits à des salles de sport (19%), les programmes de bien-être (13%) et les prestations de maternité/paternité (10%). Autres critères recherchés par les jeunes : une entreprise partageant les mêmes valeurs qu’eux (62%), le fait que la mission de l’entreprise aille au-delà de la simple réalisation de profits (61%), ou encore de nombreuses possibilités d’avancement de carrière (59%). Parmi les opportunités de développement les plus attractives, la possibilité de profiter d’un mentorat (71%), l’accès à des cours en ligne (62%), la collaboration avec les meilleurs employés lors d’un projet important (62%) et les formations professionnelles (31%).
Interrogés sur les traits de personnalité que la génération Z recherche chez un employeur, 54% indiquent préférer celui qui exprime son intérêt et son souci pour le bien-être des collaborateurs, 53% un employeur qui possède de solides compétences en gestion des talents et sait transmettre ses savoirs, 48% qui fixe des critères de performance transparents et évalue les employés de manière objective, 46% qui reconnaît les efforts des salariés de façon régulière. Un tiers plébiscite un employeur qui est un expert dans son domaine et 34% qui est en mesure d’inspirer ses collaborateurs. Autre enseignement, en termes de communication, malgré le fait de prôner une organisation du travail moderne et que cette génération soit très compétente dans l’usage des nouvelles technologies, plus de la moitié préfèrent opter pour une conversation en face-à-face avec leurs collègues.
Multiples causes de démission
Questionnés sur la durée pendant laquelle ils pensent travailler dans la même entreprise, 40% répondent deux ans, 20% quatre ans ou plus et 19% trois ans. Ainsi, 43% travailleraient dans deux à quatre entreprises tout au long de leur carrière et un quart dans quatre à six. Cependant, plusieurs raisons pourraient inciter les jeunes à chercher un meilleur travail. La première cause serait un conflit de valeurs concernant une question sociale pressante, comme la justice raciale ou l’égalité des sexes. Il pousserait ainsi 72 % des membres de la génération Z à démissionner. Partisans du respect vie privée/ vie professionnelle, 50 % citent un mauvais équilibre travail-vie personnelle comme autre principale raison de démission. Pourtant les frontières entre les deux vies restent ténues, puisque plus de 80 % des salariés de la génération Z utilisent leurs propres appareils personnels à des fins professionnelles et 83 % vérifient régulièrement leurs courriels du bureau, après les heures de travail. Néanmoins, preuve de cette recherche d’équilibre, 41% invoquent le fait de faire des heures supplémentaires régulières comme cause de démission. Autres raisons probables de départ : un milieu de travail toxique (pour 47% d’entre eux), un manque d’opportunités de développement de compétences professionnelles (43%) ou l’impossibilité de progresser au sein de l’entreprise (43%). Ainsi, « les jeunes semblent être prêts à rester loyaux envers l’entreprise, sous condition que celle-ci leur permette d’équilibrer leurs vies professionnelle et privée et de jouir d’opportunités de développement ».
*Enquête menée auprès de 231 jeunes salariés
Charlotte DE SAINTIGNON