Saint-Pierre-en-Val : le succès au rendez-vous pour les sushis de Chez Titine
Depuis début juin, Angélique Romand, alias Titine, arpente avec son food truck les routes entre Bray et Picardie et dans le Petit Caux. Jouant la carte des sushis en milieu rural, elle a immédiatement trouvé sa clientèle.
Pas de soucis pour les sushis ! Lancé début juin, le food truck Chez Titine cartonne de la forêt d’Eu à la baie de Somme, de Dieppe à Feuquières... Au volant et derrière les fourneaux : Angélique Romand. Après des études d’assistante manager et de conduite de projets, la jeune femme de 27 ans, habitantes de Saint-Pierre-en-Val, a claqué la porte de son ancien job pour réaliser son rêve. « J’étais dans les ressources humaines, raconte-t-elle. Mais le fait d’être là pour licencier ou taper sur les doigts des gens, ça ne correspond pas à ma façon d’être. Et j’ai toujours eu envie d’avoir mon food truck... »
Passionnée de pâtisserie autant que de culture asiatique, avant de se lancer, la jeune femme hésite. Elle choisit finalement les sushis, qu’elle a l’habitude de préparer pour ses amis. Un choix arbitré aussi par l’opportunité commerciale. Rares sont en effet les endroits où on peut trouver des sushis dans la région. Et pour accentuer encore cet avantage concurrentiel, Angélique a choisi aussi d’explorer les communes rurales. Etalondes, Oisemont, Friville-Escarbotin... Et partout, Chez Titine trouve sa clientèle.
Rester dans la qualité
« C’est génial, se félicite Angélique Romand. Je ne m’attendais pas à autant de monde. » Au point qu’elle a failli être débordée dès la première semaine. La « faute » à une communication parfaitement maîtrisée. Les premières annonces sur Facebook ont été faites dès le printemps, fin mars début avril, entraînant très rapidement un intérêt localement. La mise en place d’une réservation par téléphone et l’annonce des étapes de la première tournée, ont immédiatement déclenché les commandes. Et point de feu de paille... l’enthousiasme continue. « A moi de rester dans la qualité et ne pas décevoir », pointe la jeune femme, qui réalise ses sushis « minute ».
Ravie de pouvoir goûter autre chose que des pizzas ou des burgers, la clientèle est majoritairement jeune, entre 20 et 40 ans, mais pas seulement. « Beaucoup de personnes veulent essayer. C’est super chouette de faire découvrir cette cuisine à la petite mamie du coin. » Tous n’aiment pas évidemment. Le poisson cru soit on adore, soit on déteste. Mais Angélique a de quoi satisfaire toutes les papilles. « J’ai une gamme large avec autre chose que du poisson cru, comme des crevettes ou du poulet pané... »
Un financement compliqué
Angélique se projette donc dans le second semestre avec le sourire. Elle peut aussi souffler et aborder le remboursement des 35 000 € d’investissement (comprenant notamment la remorque et le véhicule pour la tirer) qui lui ont été nécessaires pour se lancer. « J’aurai bien aimé un camion, mais je ne pouvais pas me le permettre. D’autant qu’avec les banques ça a été très compliqué. J’ai connu plusieurs refus, et même des moqueries. Je suis parfois sortie déprimée de certains rendez-vous. On m’a demandé un garant moral, ce qu’on ne m’aurait jamais demandé avant la crise. C’est France Active qui s’est portée garante de mon crédit et qui m’a aidée dans certaines démarches... » Heureusement, car le succès est au rendez-vous !
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre