Richemont : le GAEC Genty se lance dans les yaourts

Reconnu au niveau national pour la qualité de ses Neufchâtel AOP, le GAEC Genty vient de se lancer dans la production de yaourts à la demande de ses clients. Bientôt, la moitié de la production de lait bio sera transformée sur place.

Les Neufchâtel du GAEC Genty sont souvent primés. (Photo I.Boidanghein)
Les Neufchâtel du GAEC Genty sont souvent primés. (Photo I.Boidanghein)

Dans une partie de leurs champs qui s’étendent sur 25 hectares, une soixantaine de belles vaches normandes mangent goulument de la belle herbe verte à Richemont, en plein coeur du Pays de Bray. C’est en 2005 qu’Hubert Genty a repris la ferme familiale qui se développe aujourd’hui sur 67 hectares. Il a été rejoint par la suite par son épouse Angélique mais pour y vivre à deux il fallait mener un projet de diversification.

Médaillés d’or au salon international de l’agriculture

Logiquement, comme ils sont installés dans la zone d’appellation d’origine protégée du Neufchâtel et n’élèvent que des normandes, ils se sont lancés dans cette production. Ils étaient loin d’imaginer que leurs fromages présentés sous six formes allant de 100 à 600 grammes allaient rafler de nombreux prix : « Nous nous sommes convertis au bio en 2019. Nous avons été médaillés d’or au salon international de l’agriculture en 2020, 2022 et 2024. Nous venons encore d’être récompensés lors du comice agricole qui vient de se
dérouler à Forges-les-Eaux. Nous aimons bien participer aux concours. Nous en faisons plusieurs par an. Nous avons besoin de nous rassurer et cela fait parler de nous »,
confient-ils.

Leurs vaches sortent dehors dix mois sur douze. De plus, elles ne mangent pas de mais d’ensilage mais du foin classique et enrubané (qui va disparaitre afin de réduire l’utilisation de matières plastiques), complémenté par du méteil (mélange de céréales et de protéagineux), ce qui donne un gout plus doux au lait. Un gout plus doux qui se retrouve dans leurs fromages et dans leurs yaourts qu’ils transforment aussi sur place depuis quelques semaines. Ils ont agrandi leur laboratoire qui se développe sur 200 m2.

Vers la transformation de la moitié de leur lait

Un investissement de 120 000 euros hors taxes pour lequel ils ont obtenu deux aides de 25 000 euros HT chacune de la part de la région Normandie et de l’Europe. Ils sont épaulés par 3 salariés à temps partiel. Ils fabriquent chaque semaine jusqu’à 1 000 yaourts : arômes naturels bio (poire, fraise, vanille…) confiture naturelle bio (cassis, ananas, rhubarbe), nature, nature sucré et le fameux Skyr très en vogue : « C’est un yaourt à la mode car il est riche en protéines mais ne contient pas de matières grasses, présentent-ils. Il est idéal pour les gens voulant faire un régime ou les sportifs. Nos clients qui achètent nos fromages chez des revendeurs se trouvant sur Rouen, Aumale, Neufchâtel ou à la ferme le vendredi (NDLR : toute la journée et le samedi matin) ainsi que notre grossiste de Rungis aiment bien la nouveauté. Nous mêmes aimons fabriquer ce que nous mangeons. »

Leur ambition est d’atteindre les 2 000 yaourts par semaine d’ici un an. A terme, la moitié de leur production soit 130 000 litres de lait par an passera par leur fromagerie. Pour le moment, les retours sont très bons : « Les clients commandent à nous des yaourts d’une semaine sur l’autre. C’est donc qu’ils sont contents », se réjouissent-ils.