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Projet de Budget 2025 : les organisations patronales vent debout contre les mesures du gouvernement

Faillites, licenciements... Les organisations patronale redoutent les conséquences d'un projet de loi de Finances 2025 qui va, selon elles, impacter l'ensemble des entreprises. Et les représentants de l'ESS, économie sociale et solidaire, alertent sur un budget qualifié d' « inconscient ».

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A l'unanimité, contre. Le projet de loi de Finances 2025, rendu public le 10 octobre par Antoine Armand, ministre de l'Economie, et Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics, lors d'une conférence de presse, à Paris, a suscité des réactions négatives dans l'ensemble des organisations patronales, quelle que soit la taille des entreprises qu'elles représentent.

La CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises et le Medef, Mouvement des entreprises de France, ont mis en garde contre les conséquences du texte : la destruction de « plusieurs centaines de milliers de postes, dans les secteurs très pourvoyeurs d'emploi sur les territoires, en proximité: la propreté, la restauration collective, l'aide à la personne », prévenait Patrick Martin, président du Medef, dans un entretien au quotidien les Échos, le 9 octobre, anticipant des mesures déclenchant une hausse du coût du travail (qui ont été confirmées). Dans le même sens, François Asselin, président de la CPME, a alerté sur les potentiels « licenciements et (…) défaillances d'entreprises », dans le Journal du dimanche du 13 octobre.

En fait, les organisations patronales se rejoignent sur une même analyse : les mesures du projet de loi de Finances impactent l'ensemble des entreprises, contrairement à la promesse du gouvernement.« Nous sommes en contradiction avec ce que le Premier ministre avait annoncé, que les économies ne seraient pas faites vers les petites entreprises », déclarait ainsi Michel Picon, président de l'U2P, Union des entreprises de proximité qui représente les artisans,commerçants, professions libérales, sur RTL Midi, au lendemain de la présentation du budget.

Toutes concernées ?

Pour les syndicats patronaux, de nombreuses mesures présentées comme des économies de l'Etat sont en fait autant de ponctions sur les entreprises (grandes et petites) . A commencer par la baisse des allègements de charges patronales au niveau du Smic. La mesure va « affecter notre compétitivité, et considérablement amputer les capacités des entreprises à revaloriser les salaires nets », prévient Patrick Martin. D'autres mesures sont concernées aussi : la baisse du plafond d'indemnisation des arrêts maladie et la diminution des aides à l'apprentissage, ainsi que l’augmentation de la fiscalité sur les véhicules de fonction, sur le transport aérien ou sur les casinos.

Le projet de loi fait un autre mécontent : ESS France, la chambre française de l'économie sociale et solidaire, qui représente 200 000 entreprises et 2,5 millions de salariés. « Les entreprises et organisations de l’ESS (…) seront sans aucun doute pour certaines d’entre elles amenées à supprimer des emplois et à arrêter des activités », prévient Benoît Hamon, président d’ESS France, dans un communiqué. « La baisse des crédits de Bercy consacrés à l’économie sociale et solidaire prend la forme d’une humiliation par son ampleur (-25%), par la comparaison avec les autres dépenses du budget sur du programme stratégies économiques de l’Etat (qui elles sont épargnées par les coupes), par la forme indifférenciée de son application à l’ensemble des mesures concernées », explique-t-il. Selon ESS France, le secteur va être doublement pénalisé par le projet de loi. Par une réduction des dispositifs d'accompagnements qui concerne ses entreprises via le budget de l’État, et via celui des collectivités locales.