Otôk Tône remet le bois français au coeur du mobilier urbain
Le bois n’a plus de secret pour lui, ou presque. Maxime Castel, ancien conseiller au sein de l’interprofession régionale de la filière fôret-bois, a lancé start-up nommée Otôk Tône. Au travers son entreprise, il souhaite développer l’usage du bois français dans la construction extérieure. Portrait.
« Au cours de ma carrière professionnelle, j’ai découvert qu’il y avait un trou dans la raquette, introduit Maxime Castel, un charpentier/menuisier, devenu ensuite conseiller au sein de l’interprofession régionale de la filière fôret-bois. La plupart du temps, le bois qui est utilisé dans la construction extérieure provient de l’étranger et non de France. » En effet, les tables, les bancs et les chaises qui nous entourent sont généralement de fabrication française, mais façonnés dans des essences exotiques. Face à ce constat, l’entrepreneur normand a décidé de ne pas rester les bras croisés et a créé « Otôk Tône », une start-up qui prône l’usage du bois français dans la construction extérieure. « Depuis 2021, je propose aux collectivités et aux professionnels, une gamme de mobilier urbain pensée et construite avec du bois français non-traité » souligne Maxime Castel.
Une démarche expérimentale
Au travers son entreprise, le dirigeant est dans une démarche expérimentale. « Mon but n'est pas de faire du chiffre, mais de développer un modèle différent, tout en consolidant la filière » confie le dirigeant. Et cela tombe à pic, puisque la filière du bois français ne demande qu’à se développer.Car pour le moment, la qualité et la quantité ne sont pas toujours au rendez-vous. « La filière bois se réinvente, mais il y a encore du chemin à parcourir. Mon objectif à court terme est donc de consolider l’existant, de structurer l’approvisionnement et de fluidifier la fabrication de mon mobilier » détaille l’entrepreneur.
À long terme, Maxime Castel, souhaite normaliser l’utilisation du bois français dans le mobilier urbain et rendre ses produits qualitatifs et compétitifs. Aujourd'hui l'entreprise travaille uniquement avec les collectivités et les professionnels. « Les collectivités et les professionnels, au travers leurs démarches RSE, sont sensibilisés à faire des achats éco-responsables et locaux, affirme l’entrepreneur normand. Ils comprennent que mon mobilier est plus cher, car il s’agit de bois français. » De plus, dans le cas de professionnels, au niveau logistique, les pièces, volumineuses, vont toutes au même endroit et un seul camion doit être affrété d’un point A à un point B.
Une gamme pour l'Armada
Depuis le lancement de sa société, Maxime Castel a produit une dizaine de pièces et les a toutes vendues. « Les bancs publics, les tables de pique-nique et les transats représentent aujourd'hui les 2/3 de mon activité. Cependant, je suis aussi capable de fournir des jardinières, des corbeilles de propreté ou des bordures d’arbres, affirme le dirigeant, avant de poursuivre. Je promeus également la réparation du mobilier urbain dont je ne suis pas le fabriquant. Ainsi, je propose des lames de remplacement, notamment pour les bancs traditionnels à pieds en fonte. »
Maxime Castel, lauréat du concours Bois & Design, dans la catégorie coup de coeur du public, qui s’est déroulé en octobre dernier, va à nouveau présenter ses produits au grand public. « Les organisateurs de l’Armada de Rouen m’ont demandé de leur fournir du mobilier en bois normand. Ca a été l'occasion pour moi de réfléchir à du mobilier de jardin pour particuliers. Baptisée "Armada", cette gamme tire son inspiration dans la forme des voiles. Elle est présentée au "Tipi des initiatives positives locales jusqu'à la fin de l’évènement". L’entrepreneur va fournir des fauteuils, des mange-debout et une table basse. « Si elle suscite l'intérêt des visiteurs et que je reçois des commandes, j'investirais le marché des particuliers... » conclut Maxime Castel.
Pour Aletheia Press, Lolita Péron