Mécénat de compétences : aller au-delà des idées reçues

La start-up rouennaise Citizens a engagé un tour de Normandie pour promouvoir le mécénat d’entreprises. Elle était à Dieppe le 24 juin.

Après une conférence de présentation du mécénat de compétences, les échanges se sont engagés dans le village associatif. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Après une conférence de présentation du mécénat de compétences, les échanges se sont engagés dans le village associatif. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Dieppe accueillait le 24 juin, la deuxième étape du Normandy Citizens Tour, au sein de L’Inattendu, le lieu qui accueille quatre associations citoyennes dieppoises. Ce tour de région de 15 étapes à vélo est organisé par la start-up rouennaise Citizens, qui promeut le mécénat d’entreprise. « L’idée est de rassembler les gens et de créer des espaces de dialogue entre les acteurs de l’économie traditionnelle et ceux de l’économie sociale et solidaire », explique Pierre Paillereau, fondateur de Citizens. Avec le déploiement des politiques RSE et les préoccupations autour de la marque employeur, le mécénat de compétences se présente comme un outil d’avenir pour les entreprises.

Gagnant-gagnant

Et pas seulement pour les grands groupes. « Evidemment que c’est plus simple à organiser pour de grandes entreprises. Et aussi pour de grosses associations pour l’accueil des mécènes. Mais ça ne leur est pas réservé », insiste Pierre Paillereau. Tout comme ce n’est pas réservé aux cadres en fin de carrière. Le système est souple : on peut offrir du temps, mais aussi des compétences, sur un temps long ou court… Les entreprises peuvent ainsi s’engager à fournir une demi-journée par an et par salarié, mais certains vont jusqu’à trois jours par an et par salarié. Damien, chef d’équipe chez Candor-Eclanet témoigne : « Chez Candor, nous donnons deux jours par an. Mais que nous réalisons en demi-journées, car c’est le système le plus simple à mettre en place. »

Au final tout le monde profite du système. L’association d’abord bien sûr. « Nous avons bénéficié d’un support de long terme de l’entreprises So Caps pour nous aider à construire notre modèle économique », témoigne Mathilde Milot, directrice et fondatrice de l’association Tricote un sourire. Le salarié de l’entreprise mécène a lui aussi à y gagner. « On donne du temps, mais on apprend aussi pas mal de choses », poursuit Damien, heureux d’avoir acquis quelques techniques permacoles au Jardin des Loups (Hautot-sur-Mer). D’ailleurs, selon Citizens, 57 % des salariés mécènes estiment avoir gagné en compétences dans ce cadre. « Et c’est aussi un moment d’échange entre collègues, une alternative au team building » complète Damien, chef d’équipe de Candor-Eclanet.

La marque employeur en jeu

Une vérité qui ne doit pourtant pas être la seule motivation des mécènes. « C’est un outil pensé pour être au service des associations ; il doit le rester, martèle Pierre Paillereau. Donc d’accord pour le team building, mais ça ne peut pas être que cela ». Et l’entreprise mécène dans tout cela ? Elle bénéficie en premier lieu de la défiscalisation de ses « dons ». « Mais, en réalité, la plupart des groupes ne défiscalisent pas. Preuve que ce n’est pas leur motivation première », poursuit le fondateur de Citizens. En revanche, l’outil est intéressant pour la marque employeur : un argument de poids dans le recrutement de jeunes talents.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre