Loto du patrimoine 2023 : La synagogue d'Elbeuf fait partie des 18 sites retenus
Les 18 sites emblématiques de la Mission patrimoine en péril portée par Stéphane Bern ont été dévoilés. En Normandie, c'est la synagogue d'Elbeuf qui a été retenue.
La synagogue d'Elbeuf va bénéficier du soutien financier de la Mission patrimoine en péril portée par Stéphane Bern dès la rentrée 2023. Elle fait partie des 18 sites retenus pour la sixième édition du Loto du patrimoine.
La synagogue d'Elbeuf marque l’installation d'une communauté juive dans la ville suite à l'arrivée d’industriels alsaciens dans la ville après l’annexion de l’Alsace et de la Moselle en 1871.
Dès 1941, la synagogue est réquisitionnée et transformée en écurie. Elle devient la cible d’actes antisémites : fenêtres brisées et étoiles jaunes peintes sur la façade extérieure, conservées encore aujourd’hui. Quelques travaux réalisés pendant les années 1960-70 permettent d’accueillir à nouveau les fidèles entre 1980 et 1995. Mais la synagogue est une nouvelle fois fermée, notamment en raison de son état de délabrement. Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 2009.
Aujourd’hui, l’édifice est sans doute l’un des derniers en France portant encore les stigmates de l’antisémitisme des années de l’Occupation. Il constitue un précieux témoignage de l’importance de la communauté israélite de la ville d’Elbeuf, et plus particulièrement des grandes familles ayant contribué à l’expansion de la ville par l’industrie textile, dont le patrimoine industriel connaît aujourd’hui un renouveau par de nombreuses reconversions.
Un lieu de culte et culturel
La Ville, l’association cultuelle et l’association culturelle des Amis de la synagogue d’Elbeuf souhaitent valoriser le site pour qu’il soit plus qu’un lieu de culte. En effet, l’objectif est qu’il devienne aussi un lieu culturel avec la création d'un musée rappelant l’histoire du judaïsme à Elbeuf.
L'ensemble des bâtiments présente des défauts d'étanchéité, les chéneaux sont défaillants, encombrés et viennent altérer les maçonneries extérieures, qui menacent aujourd’hui de chuter, ainsi que les espaces intérieurs qui présentent divers habillages détériorés. De nombreux planchers se sont effondrés suite aux infiltrations répétées d’eaux pluviales.
La restauration envisagée propose la conservation de l’état de 1909, respectant les dispositions de l’édifice au XXe siècle et conservant les stigmates laissés par la Seconde Guerre mondiale, tout en aménageant les dispositifs et équipements nécessaires à l’accueil du public. Une première tranche porte sur les travaux urgents de restauration des couvertures et charpentes.
Ensuite, une restauration des façades des bâtiments, de la bimah, de la salle de prière, de l’escalier d’accès à la galerie des femmes, du vestibule, de la salle sud, de l’office, de l’escalier menant à l’appartement du rabbin et de l’appartement devraient être effectuées.
Le démarrage des travaux est prévu pour 2024. Ceux-ci devraient perdurer jusqu'en 2027.