Les ports départementaux appuient sur l’accélérateur pour préparer l’avenir
Ce 19 octobre au Havre, le Département de Seine-Maritime a annoncé la création d’un syndicat mixte regroupant les ports départementaux. Explications.
Montée du niveau de la mer, érosion du littoral, évolution des attentes des plaisanciers… Les défis à relever dans les prochaines années pour les ports du littoral de Seine-Maritime sont colossaux. Et les enjeux économiques qui y sont liés ne sont pas moindres. « Le département, ce sont 130 kilomètres de côtes, ouvertes sur les mers les plus fréquentées », rappelle, lors d’une conférence de presse ce 19 octobre au Havre, Alain Bazille, vice-président du Département de Seine-Maritime, en charge des infrastructures, des ports et du littoral.
« Les ports départementaux - Le Tréport, Fécamp, Saint Valery en Caux et le port de pêche du Havre – représentent un trafic de plus de 500 000 tonnes par an et plus de 2 000 emplois directs et indirects » résume-t-il. Mais pas facile pour chaque port de se projeter et de trouver des solutions individuellement.
Se regrouper dans un syndicat mixte
Plusieurs projets menés collectivement, comme la création du syndicat d’économie mixte de la criée de Fécamp Côte d’Albâtre, ont ainsi donné des idées aux collectivités, qui les ont amenées à franchir un nouveau pas. Le Département, les communautés de communes de la Côte d’Albâtre et des trois Villes Sœurs, la communauté d’agglomération de Fécamp Caux Littoral, ainsi que la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole se sont ainsi regroupées au sein d’un syndicat mixte ouvert. Des communes de chaque port seront associées à la réflexion.
« Avec ce syndicat mixte, nous allons mutualiser nos efforts et porter une véritable politique commune » se félicite Jérôme Lheureux, vice-président de la communauté de communes de la Côte d’Albâtre. Un constat partagé par Alain Bazille qui tient à avertir : « Le département ne se dégage pas. Entre 2018 et 2022, nous avons investi près de 23,5 M€ pour les ports. Et pour la seule année 2023, c’est même 14,5 M€. De nombreux projets sont en cours que nous soutenons, et nous allons continuer à le faire ».
Il s’agit d’abord pour les ports d’être réactifs. « Il y a cinquante ans, Fécamp était un grand port de pêche, puis il a connu un déclin. Aujourd’hui, il a développé une activité de plaisance. L’histoire nous apprend qu’il nous faut nous adapter perpétuellement à un contexte changeant. Et nous projeter collectivement dès maintenant en 2050 » estime Laurent Vasset, président de la communauté d’agglomération Fécamp Caux Littoral.
Économies d’échelle
Cette organisation devrait également permettre des économies d’échelle. « Seul, on n’est pas toujours efficace avec un budget donné. Mais ajouté à d’autres, on peut aller deux fois, voir trois fois plus loin » rebondit Eddie Facque, président de la communauté des Ville Sœurs. Un autre avantage sera de rendre possible « une véritable réflexion par filière, qu’il s’agisse de la pêche, du commerce ou de la plaisance » constate Florent Saint-Martin, vice-président de la communauté urbaine le Havre Seine Métropole.
Le syndicat, officiellement reconnu par le Préfet de Seine-Maritime, le 11 octobre dernier, doit établir dans les prochains mois, un plan stratégique sur dix ans. Lequel sera réévalué tous les trois ans. Il entrera en fonctionnement effectif le 1er janvier 2025. Un délai indispensable pour assurer la transition avec les concessionnaires actuels de certains ports. En attendant, les élus se sont déjà mis au travail et se réuniront officiellement au sein du syndicat mixte en décembre prochain.