Les « plus » de l’hébergement d’entreprise
Une entreprise en phase de création ou en plein développement a tout intérêt à se faire héberger au sein d’une pépinière, d’un incubateur ou d’un accélérateur. Le Webinar "L’hébergement d’entreprise : plus qu’un lieu, une communauté !" organisé par la CCI Île-de-France fin 2020 a mis en avant les atouts de ces communautés d’entrepreneurs.
« On a en tête l’image d’Épinal des entreprises qui démarrent soit dans un salon, soit dans un garage », clame Vivian Bertin, Program Manager chez Wacano, incubateur d’entreprises basé en Île-de-France, qui a accompagné 350 entreprises depuis ses débuts. En réalité, les entreprises nouvellement créées ou en développement gagnent à rejoindre un « écosystème de croissance » - incubateur, couveuse ou accélérateur. Pour sortir de leur isolement, échanger avec d’autres entrepreneurs, s’assurer d’être sur « de bons rails » et se faire challenger, c’est devenu presque un passage obligé pour ces jeunes entrepreneurs. « Avec la charge mentale qui pèse sur ces derniers qui ont tout à gérer », c’est d’autant plus important de prendre du recul pour bénéficier de conseils avisés et d’un bon accompagnement. Et de manière plus pragmatique, « les entreprises en phase de développement ont plus intérêt à investir dans la croissance de leur entreprise, que dans des bureaux », relate Vivian Bertin.
Choisir le bon réseau d’hébergement
Reste à choisir entre les quelque 400 incubateurs existants - un chiffre qui a dû augmenter depuis, car il date de 2019. Pour faire ce choix, il faut « trouver l’écosystème qui va répondre à l’étape de développement dans laquelle l’entreprise se situe » : « early stage » ou étape d’amorçage, structuration, recherche de premiers fonds, de premiers clients, phase d’accélération… « L’idée est de s’assurer que l’écosystème en question peut lui apporter de la valeur et a des réponses concrètes. » L’objectif étant de leur permettre de trouver un cadre favorable au développement de leur entreprise. Les entrepreneurs doivent donc s’interroger sur leurs attentes et leurs besoins. S’ils souhaitent travailler dans un lieu qui transpire d’une dynamique entrepreneuriale et qui permet le partage de bonnes pratiques, une pépinière d’entreprise suffit, tandis que s’ils ont besoin d’un accompagnement pour lancer leur activité, un incubateur ou un accélérateur seront plus indiqués.
Pour sélectionner le bon réseau et valider la qualité de l’accompagnement, les entrepreneurs peuvent contacter les start-up qui sont passées par là. Pour y entrer, l’entrepreneur devra pitcher son projet devant un jury pendant quelques minutes. « On recherche plus un état d’esprit. Et l’on s’intéresse plus à une équipe qu’à un projet, explique Vivian Bertin. Celle-ci doit avoir la capacité de convaincre et de rassurer l’auditoire. » Elle doit être à la fois hyper- impliquée et moteur. « Même des projets qui ne font pas encore de chiffre d’affaires ou n’ont pas encore fait leur ‘proof of concept’ peuvent être intégrés ».
S’apporter mutuellement de la valeur
Une fois intégrées, les entreprises peuvent bénéficier d’un accompagnement par des mentors qui apportent une aide offline’ - sans lien hiérarchique ou d’intérêt - dans le but d’augmenter la performance et le processus décisionnel des dirigeants. « Nous les aidons à se poser les bonnes questions plutôt que d’apporter des réponses toutes faites. » Être accompagnés doit permettre aux entrepreneurs de clarifier leur feuille de route pour passer les jalons du développement. « Nous déclinons la vision de l’entrepreneur en missions, en objectifs et en résultats clés attendus pour qu’il avance étape par étape », signale Vivian Bertin. Et pour que l’écosystème entrepreneurial joue pleinement son rôle, l’entrepreneur doit accepter le jeu de la communauté. « Les réseaux créent des écosystèmes vertueux où les gens sont bienveillants, s’apportent mutuellement de la valeur et créent du lien. » La règle de base étant l’humilité.
À travers les branded coffees que le réseau Wacano organise, deux entrepreneurs tirés au sort chaque mois disposent de quatre semaines pour échanger ensemble. L’objectif est de créer des interactions et une dynamique au sein des communautés. « S’ils sont confrontés à des problématiques particulières, ils peuvent aller chercher, au sein de la communauté, des entrepreneurs plus avancés qui ont été confrontés à la même problématique il y a peu : il n’y a rien de plus fort qu’un retour d’expérience. »
De la même manière, les meet-ups organisés autour d’un intervenant permettent de créer des opportunités de rencontres. « Les entrepreneurs posent des questions et les intervenants répondent à la volée. » Autre format, les workshops, plus pragmatiques, organisés en petit comité, pour faire monter en compétences sur des problématiques comme le SEO, le marketing digital ou la trésorerie. « Nous intervenons en support sur des sujets très concrets », affirme Vivian Bertin. Enfin, pour permettre aux entrepreneurs de se rencontrer et de networker, les réseaux organisent petits déjeuners et afterworks.
Charlotte De SAINTIGNON