Les Français apprécient les services publics locaux

Les Français apprécient les services publics locaux

Les Français font davantage confiance à l’action publique locale et aux fonctionnaires territoriaux qu’à l’État pour l’organisation des services de proximité. C’est ce que confirme le dernier baromètre Ipsos pour l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF ), publié fin octobre.

De la mairie à la région en passant par les structures intercommunales, l’attachement des Français aux services publics locaux ne se dément pas. A quelques mois des municipales de  2020, cette enquête de l’AATF, qui présente le regard à la fois des administrés et des agents territoriaux, permet de dresser un bilan global de la situation territoriale actuelle, tout aussi bien sur la qualité des services fournis par les collectivités locales que l’opinion sur la fonction publique territoriale, sans oublier les mesures destinées à améliorer le statut des élus.

Qualité et financement des services, en question

Les fonctionnaires territoriaux sont plus appréciés que les fonctionnaires d’État : 56% des citoyens ont en effet une mauvaise opinion de ces derniers, tandis que 69% affirment avoir une bonne image de la première catégorie. Dans ce sens, pas moins de 81% des Français (79 %, en 2018) confirment faire confiance aux collectivités plutôt qu’à l’Etat, pour l’organisation des services de proximité, 78% estiment disposer de services de qualité et 77% se disent satisfaits en tant qu’usagers. Néanmoins, 43 % des sondés dénoncent une détérioration de la qualité des prestations et services par rapport aux années précédentes. Un constat partagé par la moitié des fonctionnaires territoriaux.

En outre, 51 % des citoyens  interrogés, et plus encore les agents territoriaux (66%), s’inquiètent de la capacité des collectivités à financer les nouvelles compétences que l’Etat leur transfère et du maintien à leur niveau actuel des prestations. Ce financement, pour un Français sur deux, ne peut être assuré qu’à travers l’augmentation des tarifs ou de la fiscalité locale, tandis que l’autre moitié met en avant de possibles économies de fonctionnement. Toutefois, ils  sont plus enclins à conserver le financement par l’impôt (62 %) plutôt que d’évoluer vers une facturation aux usagers (38%).

Priorité aux pompiers et à la transition énergétique

Enseignement à destination des futures édiles : plus de la moitié des sondés (58%) préconisent une augmentation des dépenses des collectivités dans les postes de pompiers et les dispositifs d’économie d’énergie et de transition énergétique. Pour le grand public, les efforts doivent également porter sur  les crèches et l’accueil de la petite enfance (52%), la construction et l’entretien des écoles, collèges et lycées (49%). En matière de compétences, les collectivités devraient disposer de plus de responsabilités dans la gestion des transports et du logement (55%) et l’environnement et la transition écologique (51%).

Au sujet des réformes attendues des politiques publiques, près de 90 % des administrés interrogés sont partisans d’un renforcement du service public local en zone rurale, de l’installation des nouveaux médecins dans les territoires en situation de carence d’offre de soins ou encore du contrôle renforcé des actions territoriales par des audits citoyens. Et 83 % d’entre eux dénoncent la modification récurrente de l’organisation institutionnelle et territoriale du territoire.

Mieux protéger les élus

Les citoyens témoignent de leur soutien aux élus locaux vis-à-vis des incivilités, des menaces et de la crise des vocations. Dans ce sens, ils sont 77% à plaider pour le renforcement de la protection des élus face à ces atteintes dont ils sont l’objet, 56% pour l’amélioration de leur rémunération, de pair avec diminution du nombre d’élus, 52% pour la réduction du risque pénal encouru dans l’exercice de leur mandat et 47% pour une meilleure préparation de leur reconversion professionnelle.

Par ailleurs, une majorité de Français plébiscitent la fixation de règles déontologiques afin d’éviter les conflits d’intérêt, lors du recrutement des cadres issus du privé (87%), la réservation des postes importants des ministères à des fonctionnaires disposant d’une expérience de terrain ou encore la diversification des profils de la fonction publique.

Côté agents territoriaux, 76 % de cette catégorie sondée souhaitent davantage de souplesse, soit plus de mobilité entre emploi public et emploi privé, la simplification de la procédure de licenciement en cas d’insuffisance professionnelle des fonctionnaires, et ils restent attachés au maintien de l’accès au mérite par les concours. En pleine tourmente sur la réforme des retraites, on retiendra enfin, que ces derniers se montrent majoritairement favorables à l’alignement de leur régime de retraite sur le régime du secteur privé, soit 57%, c’est dix points de gagnés en trois ans, relève l’AATF.

Zakaria Anagra et B.L