Les CCI de Normandie misent sur l’apprentissage
La rentrée 2020 est marquée par une forte augmentation des signatures de contrats d’apprentissage. Un mode de formation que les CCI de Normandie comptent développer et encourager à travers le service CCI Apprentissage.
+15 %. Voilà l’augmentation vertigineuse qu’ont connue les signatures de contrats d’apprentissages en Normandie en cette rentrée 2020. Au total, ce sont ainsi plus de 9 000 apprentis qui sont recensés en cette rentrée 2020, au sein du seul réseau des CCI normandes, soit 1 183 de plus qu’en 2019. Un gap important qui s’explique notamment par les aides de l’Etat débloquées après le confinement : 5 000 € pour l’embauche d’un apprenti mineur et 8 000 € pour celle d’un apprenti majeur. Mais pas seulement. « L’avantage de l’apprentissage n’est plus à démontrer, souligne Vincent Laudat, le président de la CCI Rouen Métropole. Face aux incertitudes, l’apprentissage est la meilleure façon d’avoir confiance en l’avenir. Il permet de former aujourd’hui pour mieux se préparer à la reprise. »
Le recrutement et la formation de profils rapidement opérationnels constituent donc un enjeu majeur pour les entreprises. Encore faut-il savoir vers qui se tourner… Voilà pourquoi les CCI de Normandie ont lancé le 6 octobre un nouveau service, pragmatiquement nommé CCI Apprentissage. Le dispositif vise principalement à orienter et mettre en relation les dirigeants d’entreprises avec le CFA (Centre de formation des apprentis) proposant la formation la plus adéquate pour répondre aux besoins de l’entreprise. Mis en place en partenariat avec les 11 établissements de formation gérés par les CCI, le dispositif couvre l’ensemble de la région via un numéro de téléphone unique (02 35 14 35 02) et une page web dédiée.
300 diplômes, 90 % de taux d’insertion
Et il faut bien cela, tant le réseau régional est riche. En Normandie, les 11 établissements gérés par le réseau des CCI, à eux seuls, préparent à 300 diplômes ! Tous en adéquation avec la réalité des métiers d’aujourd’hui… et plus particulièrement les métiers en tension. Ils ouvrent à des métiers tertiaires (commerce, ressources humaines, informatique, environnement, gestion et stratégie d’entreprise, digitalisation, design, banque, services à la personne…), mais aussi à des métiers industriels (plasturgie, génie électrique, systèmes embarqués, mécanique automobile) ou artisanaux (coiffure, boulangerie, pâtisserie, fleuriste, boucherie, cuisine).
Tous permettent de rentrer rapidement dans le concret du monde de l’entreprise. Avec derrière, un taux d’insertion dans l’emploi dans les filières post bac de 90 % ! Ce schéma séduit évidemment les jeunes. « En sortant du lycée, j’ai éprouvé le besoin de mettre un pied dans l’entreprise », explique Kelly, actuellement en apprentissage à l’IPA Marcel Sauvage et chez Flexifrance. « C’est important, car les jeunes connaissances souvent mal nos métiers », renchérit Gilles Treuil, le président de CCI Normandie. Et les entreprises aussi s’y retrouvent. Non seulement sur la compétence, mais aussi sur la « Marque employeur »… En effet, plus de la moitié des jeunes restent dans l’entreprise qui les a accueillis à l’issue de leur apprentissage. « Pour une entreprise, on peut dire que c’est un échec si l’apprenti ne reste pas, car c’est un investissement perdu », appuie Gilles Treuil. « Recruter un jeune en alternance permet de le former au métier et à la culture de l’entreprise… », conclut Vincent Laudat.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre