Le taux d’emploi atteint son plus haut historique en 2022
Malgré un contexte de forte inflation et des chocs multiples, le marché du travail a réussi à maintenir une bonne dynamique en 2022. Celle-ci s’est caractérisée par une hausse historique du taux d’emploi accompagnée d’une baisse du taux de chômage.
L’Insee confirme la bonne tenue du marché du travail en 2022. Selon la photographie que l’institut vient de publier, le taux d’emploi des personnes âgées de 15 à 64 ans connaît son plus haut niveau depuis 1975, date de sa première mesure. A 68,1%, il augmente de 0,9 point en moyenne sur l’année, alors qu’il baissait de 0,3 point en 2020 en raison de la pandémie, avant de rebondir de 1,2 point en 2021.
Cette tendance favorable profite aux jeunes de 15 à 24 ans puisque leur taux d’emploi rebondit de 2,6 points sur un an, mais après +3,4 points en 2021, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 1990 (34,9%). « L’alternance et les stages contribuent pour moitié à la hausse de 2022 et les emplois à durée indéterminée pour l’autre moitié », explique l’Insee.
Le taux d’emploi des 25-49 ans estimé à 82,5%, progresse de 0,6 point par rapport à 2021. Du côté des seniors (50-64 ans), la hausse est constante depuis 2009 : le taux atteint 66 % en 2022, soit une progression annuelle de 0,7 point, son plus haut niveau depuis 1975.
Plus de contrats courts
Autre donnée, la part des personnes en emploi a durée limitée (CDD, intérim...) augmente pour la deuxième année consécutive (+0,5 point en 2022, après +0,4 point en 2021), à 10,3%, renouant avec son niveau d’avant-crise. Si l’emploi des jeunes s’améliore, ceux-ci continuent plus rarement que leurs aînés à occuper un poste à durée indéterminée, soit 41,2 %, contre 75,8 %.
Le chômage poursuit sa régression...
L’embellie sur le front de l’emploi se traduit à nouveau par un repli du taux de chômage (pour la septième année consécutive) et s’établit au plus bas depuis 1982 : à 7,3% de la population active, en moyenne, sur l’année 2022, ce qui correspond à une baisse de 3 points par rapport à 2015. Les seniors sont également touchés par le chômage, mais dans une moindre mesure : leur part s’élève à 3,7% contre 7,3% pour les 15-24 ans. Environ 27,4% des chômeurs sont au chômage depuis une longue durée (un an au minimum). Ce chiffre grimpe à 46,4% parmi les 50 ans ou plus, contre 11,5% parmi les 15-24 ans. En 2022, 2 % des actifs sont au chômage depuis au moins un an.
De même, la part des personnes situées dans le halo autour du chômage (souhaitant travailler mais sans réaliser des démarches en ce sens ou sans être disponible ) recule de 0,2 point sur un an. Elle s’établit à 4,4% pour les 15-64 ans. « Les femmes relèvent plus souvent que les hommes du halo (4,9% contre 3,9%), alors qu’elles sont moins souvent qu’eux au chômage (5,1% contre 5,8%) », précise l’institut de statistique. En cumulant avec les 5,4 % de personnes qui sont au chômage, 9,8 % des 15-64 ans sont sans emploi et souhaitent travailler
...le sous-emploi, aussi
La proportion des personnes en chômage partiel s’atténue et retrouve son niveau prépandémique. Et la baisse du travail à temps partiel s’accentue ( -0,7 point vs 2021 et 2,2 points vs2016). Il concerne 17,3 % des personnes en emploi et demeure nettement plus fréquent pour les femmes (26,5%) que les hommes (8,4%). Ces deux facteurs contribuent à la forte baisse du sous-emploi sur les 12 mois, affichant son plus bas niveau depuis 1992. « En 2022, 4,6% des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi, soit 1,8 point de moins qu’en 2021 et 4,9 points de moins qu’en 2020 », dévoile l’étude.
Un télétravailleur sur cinq salariés
Alors qu’ils étaient contraints de s’y mettre à l’arrivée du Covid-19, les Français ont pris goût au télétravail et les entreprises s’adaptent : en moyenne, chaque semaine, près d’un salarié sur cinq a télétravaillé, l’an dernier. Une grande majorité des télétravailleurs déclarent être satisfaits du nombre de jours travaillés à distance, soit un ou trois jours et plus par semaine, pour 31 % d’entre eux, deux jours pour 37,9 %. La pratique est encore davantage répandue parmi les cadres (52,2 %), dans une moindre mesure au sein des professions intermédiaires (19,4 %) et « quasi inexistante » chez les ouvriers.