Le pôle d’agriculture biologique recherche de nouveaux occupants

© Aletheia Press  / B. Delabre Le pôle accueille des entreprises, des producteurs, des associations et même le service « rivières et milieux naturels » de la Case qui a en charge l’éco pâturage du site.
© Aletheia Press / B. Delabre Le pôle accueille des entreprises, des producteurs, des associations et même le service « rivières et milieux naturels » de la Case qui a en charge l’éco pâturage du site.

Le pôle d’agriculture biologique de Val-de-Reuil regroupe des producteurs, des entreprises et des associations. La structure projette la création d’une légumerie.

Le pôle d’agriculture biologique de Val-de-Reuil, imaginé en 2012 par la communauté d’agglomération Seine-Eure (Case), s’est construit progressivement. Associant qualité de l’eau et économie locale, ce projet atypique, aujourd’hui bien installé sur le territoire, réserve encore quelques surprises.

5 millions d’euros

La volonté initiale de la Case était de préserver la qualité de l’eau. « En 2011-2012, la Case achète 110 hectares sur la zone de captage des Hauts-Prés, explique Pierre-Julien Bavent, responsable du pôle protection de la ressource. L’objectif était de mettre en place des cultures en agriculture biologique. » Quatre agriculteurs produisent ainsi des céréales sur 80 hectares. Sur les 30 hectares restants, 4 maraîchers s’installent. En parallèle, la Case se met à la recherche d’un bâtiment pour répondre aux besoins de stockage des maraichers. Les opportunités sont rares, la case acquiert donc une friche industrielle d’un hectare qui dépasse les besoins initiaux. Il devient possible d’accueillir d’autres structures en lien avec l’agriculture biologique. « C’est une somme d’opportunités qui nous a permis de réaliser ce projet « pilote » tant dans le domaine de la protection de l’eau que de l’agriculture biologique » constate Pierre-Julien Bavent. De nombreux partenaires ont accompagné la création du pôle. « Le projet représente 5 millions d’euros, dont 1,1 million pris en charge par la Case. Si les choses étaient restées en l’état, un problème éventuel aurait nécessité une unité de dépollution, soit 7 à 10 millions d’euros d’investissement, sans compter les frais annuels de fonctionnement. »

Un traiteur, une brasserie…

« Il y a eu des arrivées et des départs de producteurs, d’entreprises et d’associations au cours des années » note Pierre-Julien Bavent. L’Association des Maraîchers Bio des Hauts Prés gère un magasin sur place et regroupe trois producteurs dont un qui réalise des essais pour mettre en place son atelier de conserverie. Liaisons Bio, le seul traiteur frais et local intégralement bio de la région, occupe 300 mètres carrés avec son laboratoire. « En 2017, La brasserie des deux amants a rejoint le site. Elle occupait alors 200 mètres carrés » poursuit Pierre-Julien Bavent. Les produits séduisent, et aujourd’hui, l’entreprise occupe 1 400 m². Plusieurs associations, dont Bio en Normandie, ont également élu domicile sur le site.

Une légumerie à l’étude

L’année 2020 a compté deux arrivées. Tout d’abord, L’île aux abeilles a posé ses ruches et produits artisanaux au miel à Val-de-Reuil. La seconde entreprise à rejoindre le pôle est Veragrow, qui fabrique des fertilisants biologiques grâce à la lombriculture industrielle.
« Aujourd’hui, 80 % de la surface est occupée. Sur 1 000 mètres carrés, nous étudions la possibilité de mettre en place une légumerie » confie Pierre-Julien Bavent. Le projet, qui donnera lieu à un appel à manifestation, a de quoi séduire : développement de la production de légumes de plein champ, renforcement des circuits courts, notamment au travers de l’approvisionnement de la restauration collective locale.  « Nous sommes ouverts à toutes les propositions et demandes, qu’elles concernent les surfaces encore vides ou le projet de légumerie » conclut Pierre-Julien Bavent.

Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont