Consommation

Le e-commerce pâtit de l'inflation

Au deuxième trimestre 2023, le e-commerce affiche une croissance de 8,3% de son chiffre d'affaires, pour atteindre 39,3 milliards d'euros. Mais les ventes de produits ont diminué de 1%, certains secteurs connaissant des chutes plus importantes, comme la mode.

(© Adobe Stock)
(© Adobe Stock)

Longtemps resté à l'écart, le e-commerce a fini par rejoindre la tendance générale. Le 19 septembre dernier, la Fevad, Fédération du e-commerce et de la vente à distance , a rendu publics les chiffres de l'évolution du secteur au second trimestre 2023. Durant cette période, le e-commerce a réalisé 39,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 3 milliards d'euros de plus que l'an dernier à la même période. Sur un an, le volume des transactions a progressé de 5,3% (571 millions recensées). La croissance a été assurée par les services (+14% ce trimestre). En particulier, les secteurs des transports, du tourisme et des loisirs ont été actifs.

Néanmoins, si la dynamique globale des ventes des services se poursuit, elle « ralentit sous l’effet de l’inflation, après plusieurs trimestres marqués par des hausses successives de plus de 30% », note la Fevad, dans un communiqué. Et côté produits, la situation est plus difficile encore : d’avril à juin 2023, les ventes ont légèrement diminué (-1%), prolongeant la tendance des derniers trimestres déjà caractérisée par un affaissement de la consommation. « Face à l’inflation qui perdure, les ménages réduisent donc leur nombre d’achats et font des arbitrages », commente la Fevad. Dans le détail, dans le panel des sites leaders de la Fevad, la catégorie « meubles et décoration » a baissé de 2%, et celle des produits techniques a chuté de 14%, tandis que le secteur beauté progressait (+5%). Quant à l'habillement, il a reculé de 8%.

A la mode ?

En fait, selon l'Institut Français de la mode, ce secteur est pénalisé quel que soit le circuit de distribution. En cause : « l’augmentation des prix de l’énergie ou celle des produits alimentaires (qui) a conduit certains ménages à revoir leurs arbitrages de consommation au détriment des achats de mode ».

Côté offre, sur Internet, ce premier semestre, les acteurs internationaux ont attiré les consommateurs plus que ceux nationaux, d'après l’institut Kantar : le volume des ventes des premiers a crû de 3,1%, quand celui des seconds a baissé de 2,7%. Actuellement, sur le podium figure en tête Vinted, qui représente à lui seul 12,6% des volumes vendus. Il est suivi d'Amazon ( 9,1%) et de Shein (8,4), H & M, Zalando, Veepee, Kiabi, Blanche Porte, Showroom privé, Décathlon …Mais sur le secteur de la mode, en dépit de la baisse des volumes vendus constatée par la Fevad, Internet ne manque pas d’atouts dans le contexte actuel marqué par l'inflation. En effet, il est de plus en plus utilisé par les consommateurs pour comparer les prix, d'après une étude Kantar sur l'habillement. Et pour l'institut d'études, les parts de marché de la mode en ligne devraient croître, boostées par la seconde main, une utilisation transgénérationnelle, une expérience d’achat optimisée et l’arrivée probable de mastodontes sur la toile (Primark, Action…).