L’actu du numérique

La transition numérique fait peser de grands risques sur l’environnement car elle va entraîner une forte augmentation de la consommation énergétique et des matières premières utilisées par cette industrie dont le taux de recyclage est très faible.
La transition numérique fait peser de grands risques sur l’environnement car elle va entraîner une forte augmentation de la consommation énergétique et des matières premières utilisées par cette industrie dont le taux de recyclage est très faible.

Le gouvernement vient de confier au Conseil national du numérique une réflexion sur l’opportunité de faire converger les transitions numérique et environnementale.

 Objectif : établir une feuille de route «Environnement et numérique » et faire des propositions pour alimenter le Pacte vert pour l’Europe de la Commission européenne et répondre aux objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies. Cette mission sera menée en collaboration avec le Haut Conseil pour le climat et les principaux acteurs de l’environnement et du numérique (associations, administrations, entreprises, chercheurs et experts…).

La transition numérique fait peser de grands risques sur l’environnement car elle va entraîner une forte augmentation de la consommation énergétique et des matières premières utilisées par cette industrie dont le taux de recyclage est très faible. Les deux organismes indépendants que sont le Conseil national du numérique et le Haut Conseil pour le climat travaillent déjà à l’élaboration de propositions concrètes visant, d’une part, à réduire l’empreinte environnementale du numérique et, d’autre part, à faire de la transition numérique un accélérateur de la transition écologique. En lançant ces nouveaux travaux, le gouvernement souhaite positionner la France comme un grand acteur du numérique responsable.

La stratégie européenne en matière d’IA et de données dévoilée

La Commission européenne a présenté le 19 février dernier «un livre blanc» sur l’intelligence artificielle (IA) et «une nouvelle stratégie» en matière d’utilisation des données.

Objectifs : remettre l’éthique et l’humain au centre du développement de l’intelligence artificielle et créer un «marché unique» des données, en autorisant leur libre circulation dans l’Union européenne. Ces deux grands axes forment désormais le socle de la feuille de route de Bruxelles, qui a lancé la phase de consultation des parties prenantes (jusqu’à mi-mai).

Tout en mettant en avant le fort potentiel des algorithmes utilisant les techniques de l’intelligence artificielle, la Commission insiste sur l’importance des risques liés aux biais algorithmiques et à la sécurité des données personnelles, et souhaite notamment que les algorithmes «à haut risque» soient systématiquement certifiés, testés et contrôlés. Elle veut aussi encourager et renforcer la coopération public-privé (pour constituer, à terme, un budget annuel commun dédié à l’IA de l’ordre de 20 milliards d’euros au sein de l’Union européenne) et créer des centres de recherche d’envergure mondiale, ainsi que des centres d’innovation numérique (permettant notamment aux PME de tester des solutions d’intelligence artificielle).

En matière de données, la création d’un «marché unique» européen de la donnée vise à assurer une circulation très réglementée des données personnelles et que «tous les produits et services basés sur les données respecteront pleinement les règles et les valeurs de l’UE».  «Notre société génère une masse considérable de données industrielles et publiques» et «je veux que les entreprises européennes et nos nombreuses PME aient accès à ces données et créent de la valeur pour les Européens, notamment en développant des applications d’intelligence artificielle», a déclaré le commissaire chargé du Marché intérieur, de la Politique industrielle et du Numérique, Thierry Breton, lors de la publication de la stratégie européenne. «L’Europe possède tous les atouts pour mener cette course aux mégadonnées et préserver sa souveraineté technologique, son leadership industriel et sa compétitivité économique, au bénéfice des consommateurs européens».

Miren LARTIGUE