Aide à la relance économique
La Région lance son prêt participatif aux entreprises normandes
Annoncé mi-décembre par le président de Région Hervé Morin, le prêt participatif aux entreprises normandes est désormais opérationnel. Les dossiers ne pourront être montés que par les experts-comptables des entreprises.
Soutenir le plus longtemps possible les trésoreries… Voilà l’objectif que se donne le tout nouveau prêt participatif aux entreprises normandes, dont l’accès vient d’être ouvert ce mardi 26 janvier. Cafetiers, restaurateurs, entreprises du tourisme ou de l’événementiel… Bien qu’accessible à toute entreprise, ce prêt, annoncé mi-décembre par Hervé Morin vise plus spécifiquement les secteurs à l’arrêt depuis le début de la crise du coronavirus, et plus particulièrement aux entreprises ayant souscrit un PGE (un Prêt garanti par l’Etat), qu’il va bientôt falloir commencer à rembourser…
« C’est un outil qui permet de restructurer la dette, résume Alexandre Wahl, le directeur général de l’Agence de développement de la Normandie (l’ADN), le guichet unique de la Région pour les entreprises normandes. Le prêt participatif va par exemple permettre aux entreprises de rembourser leur PGE sans amputer leur BFR (besoin en fonds de roulement, NDLR). »
Les experts-comptables mobilisés
Prêt en quasi-fonds propres, le prêt participatif est un prêt in fine, pour lequel on ne paie en premier lieu que les intérêts (avec un taux allant de 1 à 5 %). Le capital lui, est considéré comme une dette subordonnée, c’est-à-dire qui n’est à rembourser que lorsque les autres dettes l’ont été… En clair, l’emprunt permet de rembourser les dettes, sans entamer ses fonds propres, et le remboursement du capital peut s’envisager dès que la reprise d’activité est installée. Les dossiers de demande sont à déposer par les experts-comptables sur la toute nouvelle plateforme lancée ce 26 janvier : normandiepretsparticipatifs.fr.
« Nous avons fait le choix de nous appuyer sur les experts-comptables, explique Alexandre Wahl. Ils sont les mieux à même de voir si ce prêt peut bénéficier à la bonne santé financière de leurs clients. » En clair, la Région veut éviter les prêts de confort ou les prêts à perte, pour flécher l’argent là où il sera le plus utile. « Les experts-comptables ont un lien privilégié avec les entreprises. Ils vont nous permettre de toucher plus de monde et de manière plus pertinente », poursuit le directeur de l’ADN.
Jusqu’à 500 000 euros
Doté d’un budget allant jusqu’à 40 millions d’euros, ce prêt est entièrement financé par la Région, qui s’appuie pour cela sur ses fonds propres et sur des programmes européens (Feder). Si, sur le papier, le prêt peut être compris entre 15 000 et 500 000 euros (plafonné à 25 % du chiffre d’affaires), dans la pratique, l’ADN cible plutôt des besoins entre 50 et 70 000 euros. Avec une durée allant de sept à dix ans. « Le renforcement des fonds propres permet aussi de conserver le soutien des banques, appuie Alexandre Wahl. Et c’est pour cela que l’on cible prioritairement les entreprises qui sont en déficit d’activité. » De quoi tenir, pour des entreprises jusqu’ici rentables et solvables, en espérant un pic d’activité à la reprise, le plus proche possible…
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre