La mobilité, un facteur d’attractivité majeur pour Caux Seine Agglo

Lignes régulières, transport scolaire, covoiturage, transport à la demande… Et bientôt, peut-être, une navette ferroviaire. La mobilité doit répondre à des enjeux sociaux, environnementaux et économiques.

Kamel Belghachem, vice-président, et Florent Vézier, responsable des mobilités, de Caux Seine Agglo. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Kamel Belghachem, vice-président, et Florent Vézier, responsable des mobilités, de Caux Seine Agglo. (© Aletheia Press / B.Delabre)

C’était il y a un an. Le 19 septembre 2023, Caux Seine agglo inaugurait avec fierté son service de transport à la demande (TAD), mis en œuvre par l’opérateur Rézo’Bus. Un anniversaire que la collectivité a souhaité célébrer tant il traduit sa forte volonté de placer la mobilité au cœur de son action. Un enjeu social et d’insertion, pour une égalité d’accès aux services, mais aussi écologique et économique. « Travailler sur les mobilités, c'est aussi faire en sorte de rendre ce territoire attractif, vivable, où il fait bon vivre, insiste Kamel Belghachem, vice-président de la collectivité, en charge des mobilités. On parle beaucoup de décarbonatation, de réindustrialisation… On sait que le territoire de l'agglo est un territoire attractif, fort d’une histoire industrielle. Et pour faire face à cette exigence d'attractivité, on devra inciter les habitants à venir travailler sur l'agglo. »

Pur autant, le territoire a ses propres spécificités : ses 80 000 habitants sont répartis dans 50 communes, avec des zones urbaines, périurbaines et rurales, et quatre bassins de vie. « Nous avons un territoire polycentrique avec plusieurs communes urbaines de 10 000 habitants, rappelle Florent Vézier, responsable du service mobilité de l’agglo. Donc, en termes de mobilité, le défi est quand même assez relevé en comparaison avec un EPCI avec une grande commune centre, vers laquelle on rabat tout le monde. »

Covoiturage et transport à la demande

Ainsi, Caux Seine Agglo, qui vient aussi de reprendre la compétence du transport scolaire, fait feu de tout bois. Le transport à la demande lancé l’an dernier est plutôt destiné à soutenir les personnes peu mobiles : personnes à mobilité réduite ou âgées, mais aussi en difficulté financière. « Si je suis à Terre de Caux et que je fois aller chez France Travail à Lillebonne, et bien je peux demander le TAD, illustre Kamel Belghachem. C’est un exemple que je prends souvent car la seule agence France Travail du territoire se trouve à Lillebonne. » Le service trouve sa clientèle. L’agglomération recense déjà 1 125 inscrits dont 89 personnes à mobilité réduite. Soit 22 855 voyages à l’année.

Parallèlement à cela, la collectivité travaille au développement du covoiturage. Treize aires ont été aménagées pour un total de 350 places. La collectivité prend également en charge une partie de la rémunération des conducteurs, via son partenaire Karos. « Cela cible très bien les actifs », insiste Florent Vézier, qui compte 1 500 utilisateurs pour 7 500 trajets par an. Depuis 2020, Caux Seine Agglo a aussi adopté d’un « plan vélo », doté de 4,5 M€. Celui-ci s’appuie, d’une part, sur un système de location de vélos à assistance électrique et, d’autre part, sur le déploiement d’un réseau cyclable (le long de la vallée du Commerce notamment). En la matière, « l’offre crée sa propre demande, analyse Kamel Belghachem. Mais pour cela il faut des aménagements sécurisés et en sites propres. »

En plus du transport à la demande, Caux Seine Agglo gère, avec Rézo Bus, neuf lignes urbaines régulières, six navettes de marché et quatre lignes interurbaines. (© Caux Seine Agglo)

Dans l’attente de la fameuse navette ferroviaire

L’étape suivante fait parler d’elle depuis longtemps : le projet de navette ferroviaire, qui doit relier les principaux pôles urbains du territoire à la gare de Bréauté… et par extension au Havre, à Rouen et à l’Île-de-France. « Il y a une vraie demande, assure le vice-président de l’agglomération. Les entreprises qui s'implantent ici demandent à ce qu'on développe ce type de mobilité. Une étude de faisabilité est en cours, sur les aspects juridiques notamment. »

La mise en place du versement mobilité en janvier 2024 participera au financement de l’ensemble de ces projets. Fixée au taux de 0,20 % (le plus petit taux intercommunal en Seine-Maritime), cette taxe aux entreprises devrait abonder au budget à hauteur de 1,1 M€ par an.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre