La décarbonation comme voie d’avenir de l’industrie

Les CCI de Normandie accueillaient le président national Alain Di Crescenzo, le 9 juillet. La question du nucléaire s’est imposée comme sujet central.

Alain Di Crescenzo (en gris au centre) et Vincent Laudat (à sa gauche), entourés des présidents des CCI territoriales (de g. à dr.) : Manuel Le Roux (Caen Normandie), Olivier Rousseille (Rouen Normandie), Jean-Michel Costasèque (Portes de Normandie), Daniel Dufeu (Ouest Normandie), Yves Lefebvre (Seine Estuaire) et Patrick Coquelet (Dieppe). (© Aletheia Press, B.Delabre)
Alain Di Crescenzo (en gris au centre) et Vincent Laudat (à sa gauche), entourés des présidents des CCI territoriales (de g. à dr.) : Manuel Le Roux (Caen Normandie), Olivier Rousseille (Rouen Normandie), Jean-Michel Costasèque (Portes de Normandie), Daniel Dufeu (Ouest Normandie), Yves Lefebvre (Seine Estuaire) et Patrick Coquelet (Dieppe). (© Aletheia Press, B.Delabre)

Le président national des Chambres de Commerce et d’Industrie, Alain Di Crescenzo, était en visite en Normandie, mardi 9 juillet. Un séjour réalisé dans le cadre de ses fonctions et sans lien immédiat avec l’actualité, mais qui l’a conduit très naturellement sur le site du futur EPR 2 de Penly. « Je suis venu pour encourager cette démarche, a-t-il déclaré dans une allocution devant la presse. On l’avait un peu oublié, mais l’énergie bon marché est un facteur de production déterminant. Et l’énergie décarbonée est la base, le fondement, d’une industrie française compétitive. » Un discours déjà entendu dans la bouche du président de la CCI Normandie, Vincent Laudat, qui n’a pas manqué de rappeler l’un de ses mantras : « une énergie décarbonée à un coût raisonnable est essentielle pour nos entreprises. »

Dès l’annonce du projet de relance du nucléaire, les CCI normandes se sont donc impliquées. Aujourd’hui encore, elles se présentent comme un facilitateur pour EDF. « Nous nous devons d’accompagner EDF, pour trouver des sous-traitants (normands d’abord, français a minima, ndlr), et pour trouver de la main-d’œuvre. Ce que fait EDF aujourd’hui aide toute l’industrie française, car on forme des personnes sur des compétences que l’on n’avait plus… »

Stabilité et temps long

Ce grand chantier du nucléaire fait en tout cas figure de lueur d’espoir dans le panorama assez sombre dressé par l’organisme consulaire. Le taux de confiance en l’économie française est en effet tombé à 19 % chez les chefs d’entreprises, victime d’une chute de 7 points en un an seulement. « C’est le plus mauvais score qu’on ait connu depuis 2015, souligne Alain Di Crescenzo. Les PME / PMI sont épuisées par la succession de crises qu’elles ont vécues. » L’inflation est particulièrement pointée du doigt, après les épisodes des gilets jaunes, du Covid, des émeutes et du choc énergétique lié au conflit en Ukraine.

La tourmente politique du moment n’arrange rien. Selon le président des CCI françaises, 49 % des entrepreneurs pensent qu’une situation perturbée mettrait en péril leur entreprise. Et, toujours selon Alain Di Crescenzo, la hausse du SMIC pourrait être un de ces facteurs de perturbation. « Les entrepreneurs vont regarder d’encore plus près leurs coûts. Si on les augmente et qu’on n’augmente pas les prix, mathématiquement ça ne passera pas. » Vincent Laudat, lui, demande de la visibilité : « Les entreprises s’inscrivent dans le temps long », a-t-il martelé. Avec 10 ans de chantier annoncés, et un cap énergétique clair, nul doute que le projet nucléaire entre dans cette logique.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre