La Banque des Territoires a investi 8,3 milliards d'euros dans le plan climat
La Banque des Territoires a présenté un bilan à mi-parcours de son action dans le cadre du « Plan climat 2020 – 2024 ». Elle a déjà prêté ou investi 8,3 milliards d'euros, et met en œuvre des dispositifs innovants.
8,3 milliards d'euros : tel est le montant déjà mobilisé par la Banque des Territoires dans le cadre du « plan climat 2020 – 2024 ». C'est ce qu'a annoncé Olivier Sichel, directeur de l'établissement, lors d'une conférence de presse menée avec Bpifrance, le 6 septembre, à Paris. Les deux banques publiques sont conjointement engagées dans ce plan qui prévoit 40 milliards d'euros en prêts et en investissements d'ici 2024, et qu'elles déclinent sur leurs terrains d'action respectifs.
A ce titre, la Banque des Territoires s'est vue fixer un objectif d'une vingtaine de milliards d'euros, d'ici 2024. Objectifs principaux : l'accompagnement du développement des énergies renouvelables (près d'un milliard d'euros prévus d'ici 2024), le déploiement des réseaux durables et résilients (3 milliards d'euros) et surtout, l'accélération de la transition climatique des territoires (16,2 milliards d'euros). Pour ce dernier volet, la rénovation des bâtiments se taille la part belle dans le bilan provisoire. La Banque des Territoires a déjà injecté 4,4 milliards d'euros pour la rénovation de logements sociaux - 210 000 d'entre eux sont concernés- et 500 millions pour celle des bâtiments publics. « Nous avons réalisé un porte à porte massif auprès des maires. Avec la crise de l'énergie, on assiste à un changement radical des attitudes. La facture d’énergie a tellement augmenté pour les collectivités qu'elles sont obligées d'investir et de rénover», témoigne Olivier Sichel.
En plus des financements, la Banque des Territoires apporte aussi plusieurs outils de types différents. Destiné aux élus locaux, le service de data AMI Prioréno leur permet de réaliser un état des lieux des dépenses énergétiques de leurs bâtiments, afin de les aider à définir leurs priorités et flécher leurs financements de la manière la plus efficace possible.
« Gérer l'inévitable en s'adaptant au changement climatique »
Le domaine des transports, l'encouragement aux mobilités douces, qui ont déjà fait l'objet de 3,2 milliards d'euros de fonds versés, fournissent d'autres exemples de dispositifs innovants : la solution Movivolt, lancée avec La Poste, propose des véhicules légers électriques en leasing pour les particuliers et les collectivités. Ceux-ci peuvent ainsi continuer à accéder aux zones à faible émission qui se développent dans les villes. La Banque des Territoires vise un objectif de 10 000 véhicules concernés en 2024. 390 d'entre eux ont pour l'instant trouvé preneur. Autre exemple, Logivolt Territoires a été doté de 150 millions d'euros : il s'agit d'un dispositif financier destiné à favoriser l'installation des bornes pour véhicules électriques dans les parkings de copropriétés.
Parmi les autres objectifs du plan climat, figure celui du développement des énergies renouvelables. La Banque des Territoires a pour l'instant engagé 729 millions d'euros, qui ont permis de financer 2,358 GW de puissance nouvelle d’énergie renouvelable. L'établissement participe par exemple au financement de projets comme des parcs éoliens offshore. Et enfin, concernant les réseaux durables et résilients, la Banque a déjà investi 747 millions d’euros dans des dispositifs de traitement de déchets, réseaux de chaleur. Pour l'instant, les investissements dans les réseaux concernant l'eau restent faibles. « Nous devons faire plus sur ce sujet », estime Olivier Sichel.
De plus, pour le président de la Banque des Territoires, les évolutions récentes imposent de faire évoluer la stratégie initiale du plan. « Nous sommes partis en nous focalisant sur la lutte contre le réchauffement climatique. Il s'agissait d'éviter l'ingérable. Aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de cela. Il faut aussi gérer l'inévitable en nous adaptant au changement climatique », explique-t-il. La Banque des Territoires va donc renforcer son action en ce sens, notamment en veillant à la végétalisation des villes ou à la protection de la biodiversité dans les projets financés.