L’activité touristique retrouve des couleurs grâce aux Français

En 2021, le secteur du tourisme a amorcé une reprise encourageante. La fréquentation touristique des hébergements collectifs reste toutefois inférieure d’un quart par rapport à son niveau d’avant crise sanitaire. La reprise est tirée par les résidents.

Copyright : Pixabay
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Les Français ont privilégié – Covid oblige- l’Hexagone pour leurs vacances estivales 2021 et ainsi permis la résilience du secteur, pénalisé par l’absence des visiteurs étrangers. Selon le bilan publié récemment par l’Insee, l’année dernière, 324 millions de nuitées ont été passées dans les établissements touristiques en France, soit 118 millions de moins qu’en 2019. En recul d’environ 27% par rapport au niveau d’avant-crise, la fréquentation touristique a été freinée par les restrictions de déplacement durant les six premiers mois de l’année, pour reprendre progressivement début mai. Le déficit de nuitées a commence à s’estomper à partir de juillet et retrouve presque son niveau de 2019 après l’été.

La France s’en sort mieux grâce au tourisme local

Le secteur touristique fait face à une importante chute du nombre de nuitées de la clientèle étrangère. Sur l’ensemble de l’année, celle-ci ne représente plus que 24% des nuitées totales, contre 36% en 2019. Par rapport aux autres pays les plus touristiques de l’Union Européenne, la France a moins souffert de la désaffection des visiteurs étrangers : en Italie, par exemple, la fréquentation touristique a fléchi de 36%, tandis qu’en Espagne elle a baissé de 45%.

Au cours de la saison estivale 2021, l’hôtellerie de plein air a été aussi fréquentée qu’en 2019, une fréquentation majoritairement portée par la clientèle résidente, dont le nombre de nuitées a progressé de 11%. Les plus grands bénéficiaires de l’engouement des Français pour leur pays ont été les campings et les résidences de tourisme, notamment le haut de gamme. Ce qui leur a permis de résister à l’absence des clientèles étrangères et de renouer avec le niveau de fréquentation de 2019, au second semestre.

À l’été 2021, les établissements touristiques qu’ils soient basés sur le littoral, en montagne ou en zone rurale, ont également retrouvé leur niveau d’avant-crise. En revanche, dans les zones urbaines comme l’Ile-de-France, les nuitées demeurent bien en deçà de ce niveau et ce, tout au long de l’année. Pour l’Insee, cette tendance s’explique par « la montée en puissance du télétravail et l’annulation d’un grand nombre de congrès, de salons et de séminaires », réduisant ainsi le nombre de nuitées d’affaires en Île-de-France de 35% sur l’année, contre 12%, en moyenne, dans les autres espaces touristiques. Cette région a également été la plus fortement pénalisée par le défaut de clientèle étrangère (-50% contre -39% dans les autres espaces touristiques).

L’hôtellerie encore pénalisée

Début 2022, les hébergements collectifs touristiques (hors campings) en France n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant-crise, selon une autre étude de l’Insee. En effet, leur fréquentation de janvier à mars est en recul de 11,3% par rapport au premier trimestre 2019. Dans les hôtels, la baisse s’élève à 16,4%, contre 1,2% dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT). Cette chute est principalement due au manque de touristes étrangers.

La baisse concerne l’ensemble des territoires, mais elle est particulièrement prononcée en Île-de-France où l’on dénombre 3,9 millions de nuitées en moins. «Dans cette région, il manque plus d’un quart des nuitées pour retrouver le niveau du premier trimestre 2019», note l’Institut. Pour les autres régions, 3,1% de fréquentation en moins ont été constatés dans les hôtels des massifs de montagne et 6,4% sur le littoral. Toutefois, le retour de la clientèle nationale, en hausse respectivement de 10,1% et 2,6% par rapport aux premiers mois de 2019, permet de limiter l’impact du recul des nuitées des vacanciers étrangers.

La fréquentation de la clientèle résidente dans l’hôtellerie chute de 7,1% par rapport à son niveau d’avant-crise, soit 2 millions de nuitées en moins. Celle des vacanciers internationaux s’affiche encore nettement en retrait à -36,7%, (-5 millions de nuitées). Comparées à 2019, les nuitées hôtelières de la clientèle européenne fléchissent de 27,1% tandis que celles de la clientèle non européenne reculent de 53,7%. Les touristes britanniques et allemands ont été moins nombreux qu’avant la crise (-44,6% et -30% respectivement), contrairement aux néerlandais davantage présents (+16%), précise l’Insee.

AÏcha BAGHDAD et B.L