Insertion : les jeunes diplômés bénéficient de la dynamique de l’emploi

Après des niveaux très faibles observés durant les années marquées par la crise sanitaire, l’insertion professionnelle s’est encore améliorée en 2023. Les jeunes diplômés, plus particulièrement les cadres, ont bénéficié d’une meilleure intégration sur le marché de l’emploi. Environ 68% d’entre eux sont en CDI.

(© Adobe Stock)
(© Adobe Stock)

La belle dynamique de l’emploi des cadres (+15% sur un an, 80 200 postes créés en 2022) profite aux jeunes diplômés. Ceux de niveau bac+5 enregistrent un niveau d’emploi record en 2022, selon le baromètre annuel de l’Apec (Association pour l'emploi des cadres), dévoilé le 4 avril dernier, et consacré à leur insertion professionnelle. Celle-ci continue de s’améliorer, dépassant même son niveau prépandémique. Et la tendance devrait perdurer cette année, malgré un contexte plein d’incertitudes. Parmi les diplômés interrogés, 68% sont en contrat à durée indéterminée (CDI), 48% sont cadres (54 200 embauchés, vs 48 000 en 2021) et 83% travaillent dans le secteur privé.

Près de 88% des jeunes de niveau bac+5 et plus, sortis diplômés en 2021, interrogés début 2023, ont été recrutés 12 mois après l’obtention de leur diplôme, contre 85% avant la pandémie. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2017, année de la création de cette enquête de l’Apec. Dans le détail, 62% ont mis moins de trois mois pour être en poste, tandis que 16% cinq mois ou plus pour trouver leur premier emploi.

Les conditions d’emploi progressent

L’association souligne aussi une amélioration des conditions d’emploi qui contribue au rebond de l’insertion des jeunes diplômés. Ainsi leur rémunération médiane progresse : elle s’établit à 32 000 euros bruts par an, contre 30 000 euros l’année précédente, renouant également avec son niveau d’avant-crise. Toutefois, des disparités salariales genrées persistent, avec 34 000 euros annuels pour les hommes, contre 28 500 euros pour les femmes.

L’accélération de l’insertion s’attribue également à l’alternance, favorisée par les entreprises ces dernières années. « Au sein de la promotion 2021, un jeune sur deux a réalisé au moins une partie de ses études en alternance, et neuf sur 10 ont effectué au moins un stage pendant leurs études », indique l’étude. Les anciens alternants affichent un taux d’emploi plus élevé et arrivent à décrocher plus souvent un CDI et avec une meilleure rémunération. A noter : la moitié des jeunes embauchés l’ont été au sein de leur entreprise d’accueil. La satisfaction vis-à-vis de l’emploi est également plus prononcée chez les anciens alternants : 71% d’entre eux déclarent une satisfaction supérieure ou égale à 8 sur 10, selon l’enquête.

Pour les diplômés des filières littéraires et de sciences humaines, l’insertion semble plus délicate, elle reste encore, à 74 %, inférieure de 10 points par rapport au niveau d’avant-crise, et en retrait de 18 points comparativement aux diplômés en droit, économie et gestion ou sciences.

Autre facteur favorable à l’insertion des jeunes sortis de l’enseignement supérieur : les difficultés que rencontrent les entreprises à recruter. Ces tensions contraignent les employeurs à s’adapter, notamment à assouplir leurs exigences en matière d’expérience pour certains profils recherchés. Pour 2023, l’Apec table sur quelque 46 300 embauches de jeunes diplômés, soit 15 % de l’ensemble des recrutements de cadres prévus.

Entre satisfaction et démotivation

Parmi les jeunes diplômés interrogés, 58% sont satisfaits de leur situation professionnelle. « L’amélioration de la qualité des emplois occupés, avec un accès plus rapide à un CDI et une hausse de la rémunération, joue assurément un rôle dans la satisfaction des jeunes diplômé.es de la promotion 2021, quant à l’emploi occupé à 12 mois », souligne l’étude.

En outre, la stabilité peut également être considérée comme un critère favorisant la satisfaction des jeunes diplômés puisque 78% de ceux en poste occupent toujours leur premier emploi, qu'ils ont décroché un an après l’obtention de leur diplôme. Toutefois, un quart d’entre eux confirment occuper un « job alimentaire » (contre 20 % l’année précédente), 26% sont démotivés par les perspectives d’évolution et 24% déplorent le style managérial de l’entreprise. La principale démotivation relevée reste cependant le niveau de rémunération, pour 42% des jeunes diplômés, qu’ils soient cadres ou non. D’autres facteurs sont également évoqués, comme le sentiment de s’ennuyer au travail (34%), le manque de reconnaissance (34%) et le manque d’intérêt ou de sens des missions confiées (29%).

AÏcha BAGHDAD et B.L