Efficience énergétique : l’Ademe veut mettre la pression sur l’industrie
Mercredi 5 février à Rouen, l’Ademe Normandie a présenté son rapport d’activité 2019 et ses ambitions pour l’année 2020.
Après une année 2019 exceptionnelle qui lui a vu débloquer 41 millions d’euros pour soutenir 250 projets d’économie d’énergie, l’Ademe Normandie veut continuer à encourager les recherches d’efficience énergétique. Et alors que des synergies s’installent entre les collectivités de la région, elle se tourne vers l’industrie, de qui elle attend d’importants progrès. « L’industrie normande n’est pas plus mauvais élève que d’autres, souligne Fabrice Legentil, directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Mais l’enjeu est plus fort dans notre région compte tenu de la densité du tissu industriel. »
Recycler la chaleur produite lors des process.
C’est la chaleur fatale qui est particulièrement pointée par l’Ademe. Cette chaleur produite lors des process, et qui n’est que trop rarement réutilisée. Mais encore faut-il en avoir l’utilité. Voilà pourquoi l’Ademe Normandie compte insister sur la mise en relation entre les chefs d’entreprise afin de créer des dynamiques collectives. « Aujourd’hui ce type de démarche est le fruit d’effets d’opportunité. Il faudrait que cela devienne un réflexe », appuie Eric Prud’homme, directeur délégué de l’Ademe .Pour l’Ademe, l’idée est donc de se munir d’un bâton de pèlerin et de partir à la rencontre des industriels, en travaillant avec les filières et les réseaux d’entreprises.
Quitte à s’appuyer aussi sur un autre bâton… Celui qu’est susceptible de dresser la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), qui sera sollicitée pour rappeler aux chefs d’entreprises leurs obligations en matière d’efficacité énergétique. Fabrice Legentil : « Nous voulons profiter des audits qui seront conduits par la Dreal pour ouvrir des opportunités. »
Réseaux de chaleur : 100 % ENR.
Néanmoins, c’est bien l’encouragement par l’exemple que l’Agence veut privilégier. Une méthode qui a déjà fait ses preuves, notamment auprès des collectivités. Une vraie dynamique s’est en effet installée sur les territoires normands. De quoi rassurer les élus qui peuvent échanger et profiter des expériences des uns et des autres.
D’ailleurs, les collectivités, qui pourront désormais cumuler les CEE (Certificats d’économies d’énergie) avec les aides du fonds Chaleur, restent une cible prioritaire pour l’agence, tant elles ont un effet levier important.
L’année 2019 en a été la preuve, avec d’une part la mobilisation de plus de 30 collectivités dans le réseau Cit’ergie, et d’autre part l’extension et le verdissement de deux importants réseaux de chaleur : celui de la Petite Bouverie à Rouen, et celui du Havre Sud. Si de nouveaux réseaux pourraient voir le jour, avec pour cible les villes de plus de 5 000 habitants, l’objectif est surtout de densifier et consolider les réseaux existants. Des réseaux qui font de la Normandie un exemple en France, puisque 100 % des réseaux de chaleur normands sont aujourd’hui alimentés par des énergies renouvelables.