Développement territorial : Le Havre et Rouen main dans la main
Le 19 juillet à Rouen, les deux plus grands centres urbains de Seine-Maritime ont signé conjointement un même contrat territorial de relance et de transition écologique (CRTE). Des projets, communs ou non, pour 1,6 milliard d'investissements en cinq ans.
Les métropoles de Rouen et du Havre poursuivent leur rapprochement politique. Lundi 19 juillet, leurs présidents, Nicolas Mayer-Rossignol et Edouard Philippe, ont en effet signé avec l'Etat un même contrat de relance et de transition écologique. Ils marquent ainsi un peu plus leur volonté de construire le développement des métropoles autour de celui du large territoire de l'axe de la Seine. Nicolas Mayer-Rossignol : « On a longtemps présenté Le Havre et Rouen comme des sœurs ennemies. Ce dont je suis sûr c'est que ce sont deux filles de la Seine, et qu'aujourd'hui, il conviendrait plutôt de les considérer comme des sœurs jumelles. »
C'est le second contrat territorial de Seine-Maritime qui dépasse la maille voulue par le Plan de Relance. « La maille retenue reste l'intercommunalité, sauf exception, a rappelé Pierre-André Durand, préfet de Normandie. Cela a été le cas avec le PETR du Pays de Bray. C'est le cas aussi pour ce contrat, avec les deux grandes agglomérations dont on connaît l'importance stratégique sur l'axe Seine. »
« Nous nous plaçons dans une hypothèse qui n'avait pas été prévue, mais qui qui est parfaitement cohérente avec les efforts consentis par l'Etat pour développer l'axe Seine » a ajouté Edouard Philippe.
Des projets communs, ou non...
Concrètement, ce CRTE, s'il n'apporte pas particulièrement de projets partagés nouveaux, place les politiques contractuelles des deux plus grands centres urbains de Seine-Maritime dans un cadre commun. Du moins pour une partie. Ainsi, le contrat est-il construit en trois strates. La première rassemble les ambitions communes aux deux agglomérations, structurées autour de la Vallée de la Seine. La seconde regroupe les engagements pris par la Métropole Rouen Normandie, et la troisième, symétriquement, détaille les engagements pris par la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole.
Mais quel que soit le niveau d'application, les objectifs sont les mêmes, et fortement teintés de croissance verte. Développer des transports en commun propres et performants, accélérer la transition énergétique du territoire, restaurer les fonctionnalités écologiques, favoriser l'économie circulaire et la sobriété foncière, transformer le paysage industrialo-portuaire pour une interface ville-port qualitative...
Le développement d'un projet commun autour de l'hydrogène vert est évidemment un exemple marquant de projet pouvant entrer dans ce dispositif contractuel : peu importe où l'usine sera construite entre Le Havre et Rouen ; les retombées seront grandes pour les deux collectivités, et même au-delà. « Ce qui est bon pour Le Havre est bon pour Rouen, insiste Nicolas Mayer-Rossignol. Et je pense que l'inverse est aussi vrai. »
1,6 milliard d'euros engagé
Un volet autour de la cohésion sociale et territoriale est aussi déployé. « Il y a aussi dans ce contrat des enjeux patrimoniaux et culturels forts, a ajouté Nicolas Mayer-Rossignol. Et là encore on voit que l'axe Seine, c'est la bonne échelle. » Au total, ce CRTE engage les collectivités à 1,6 milliard d'euros d'investissements sur cinq ans (1 milliard pour Rouen et 600 millions d’euros pour Le Havre).
D'ores-et-déjà, l'Etat a annoncé le déblocage d'environ 90 millions d’euros d'aides pour la seule année 2021. « Ce contrat est un cadre documenté, fruit d'un travail précis et même extrêmement fin, a détaillé Edouard Philippe. Ce n'est pas simplement déclaratif. Par la liste détaillée des projets, on voit la somme des initiatives prises dans nos territoires. »
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre
En Seine-Maritime, 15 CRTE et 124 M€ pour 2021
La signature du CRTE de Métropole Rouen Normandie et Le Havre Seine Métropole marque la fin d'un marathon conduit depuis la fin du mois de juin. De Dieppe à Lillebonne, 14 des 15 CRTE seinomarins ont ainsi été signés entre le 28 juin et le 19 juillet. Ne reste que celui de la communauté de communes Inter-Caux Vexin. Chaque contrat est propre à son territoire. Il décline la stratégie portée par les collectivités et les intercommunalités. En Seine-Maritime en 2021, ce sont plus de 124 millions qui ont été mobilisés par l’Etat, au titre des dotations aux collectivités (46 M€), de la réhabilitation des friches (4 M€), du soutien à la culture (10 M€), du verdissement des ports de Rouen et du Havre (64 M€). Chaque année, de nouvelles enveloppes seront attribuées.