Créations d’entreprises : un nouveau record en 2019
La dynamique entrepreneuriale ne faiblit pas. Et l’envie d’entreprendre séduit les plus jeunes. Les immatriculations ont progressé de 11 %, en 2019, selon les greffiers des tribunaux de commerce. Ce résultat s’explique, selon eux, par l’uberisation, le soutien du gouvernement à la création d’entreprise et l’assouplissement du statut de microentrepreneur.
L’engouement des Français pour l’entrepreneuriat ne se dément pas …et se concrétise. Selon le bilan national des entreprises 2019, établit pour la seconde année consécutive par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC), en partenariat avec l’Institut des études économiques Xerfi/IC, 436 440 immatriculations au RCS ont été enregistrées l’an dernier, soit une hausse de 10,9% par apport à 2018.
En plus de la conjoncture économique relativement mieux orientée, plusieurs facteurs ont contribué à cette dynamique en 2019. Outre les faibles taux d’intérêt pratiqués par les établissements des crédits et l’uberisation d’une partie de l’économie, les politiques volontaristes de l’État, ont favorisé la création des structures, notamment les micro-entreprises. Le gouvernement a, en effet, revu à la hausse les seuils de chiffre d’affaires annuels permettant de bénéficier de ce régime et la loi PACTE du 22 mai 2019, comporte des mesures de soutien et de simplification aux créateurs d’entreprise.
L’impact de ces mesures se traduit au niveau des statuts juridiques des nouvelles entités. L’entreprise individuelle a ainsi enregistré un sursaut de 18%, avec près de 20 000 créations supplémentaires par rapport à 2018. Ce statut, qui représente près de 30 % du total des immatriculations, a été autant plébiscité que celui de société par actions simplifiée (SAS), qui reste le plus privilégié. Les créations de SARL, quant à elles, se stabilisent à peine, à -0,1%.
Le transport, l’industrie et l’immobilier, trio de tête
En 2019, plus de la moitié des créations d’entreprise concernait les secteurs du transport, de l’industrie et de l’immobilier. A un an d’intervalle, le secteur du transport et de l’entreposage a crû de 25,2%, boosté par l’activité de livraison à domicile. Cette dernière a en effet enregistré une nette progression de 40,3 %, tandis que l’autre secteur emblématique de l’uberisation, le transport de voyageurs (VTC) a chuté de 11,3%. Le secteur de la livraison à domicile associé aux plateformes de la foodtech (Deliveroo, UberEats,…) concentre à lui seul 23 % des immatriculations (+40,6% par rapport à 2018).
À l’instar du transport, le secteur des industries manufacturières et extractives a affiché une augmentation de 17,2%, tirée par l’activité de production d’électricité via les nouvelles énergies (éolien, solaire…), soit +45,9 %, note le baromètre. En troisième position, le secteur de l’immobilier, avec des créations qui progressent de 11,9%, stimulées notamment par l’essor des sociétés civiles immobilières. Particuliers et professionnels « plébiscitent de plus en plus le montage d’une Sci pour gérer leur patrimoine ou celui de leurs clients », souligne le baromètre.
Les régions les plus entreprenantes
Toutes les régions ont profité de cette dynamique des créations. Cinq d’entre elles se démarquent avec des résultats supérieurs à la moyenne nationale : l’Occitanie (+18% par rapport à 2018), le Grand Est (hors l’Alsace et la Lorraine, +17,9%), le Centre-Val de Loire (+14,1%), les Pays de la Loire (+13,5%) et la Bretagne (+13,2%). Deux régions concentrent le plus grand nombre d’immatriculations, l’Ile-de-France (27,4%) et loin derrière, l’Auvergne-Rhône-Alpes (12,4%), tirée par Lyon.
A noter : L’Insee confirme l’envolée des créations d’entreprises, l’an passé. Avec un champ d’étude qui diffère de celui retenu par le CNGTC, elle avance le chiffre de 815 300 immatriculations, en hausse de 18 % par rapport à 2018, portées par le succès des micro-entrepreneurs (+25,3%) soit 80 000 microentreprises supplémentaires. La part de ces dernières dans le nombre total des créations continue d’augmenter : elle est passé de 41 à 47 % sur deux ans.