Covid-19 : Quel impact sur l'économie de la métropole de Rouen ?
La CCI Rouen Métropole a présenté il y a quelques jours le résultat d'une étude de l'Association des CCI métropolitaines sur l'impact de la crise sanitaire sur les métropoles du territoire. Zoom sur la Métropole de Rouen.
Dans la métropole rouennaise,
une
baisse d'activité
en dessous de la moyenne en 2020
Alors que l'année a été inédite pour toutes les métropoles de France, celle de Rouen s'en sort plutôt bien avec une baisse d'activité en dessous de la moyenne des autres métropoles du territoire. Cette baisse s'établit à -12% à Rouen tandis que la moyenne nationale est à -15%. 56% des chefs d'entreprises de la métropole rouennaise estiment avoir subi une perte de chiffres d'affaires.
Les CHR et de l'industrie,
les
secteurs les plus touchés
Au niveau national, les secteurs les plus touchés sont ceux des CHR, des discothèques, des activités culturelles et de loisirs. Pour la métropole de Rouen, l'industrie a également été fortement touchée par la crise sanitaire. « C'est un secteur très représenté sur le territoire », précise Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole. Des disparités au sein même des secteurs sont à noter. « Par exemple, l'industrie aéronautique a été davantage touchée que l'industrie pharmaceutique ou agroalimentaire », illustre-t-il.
58% des entreprises de la métropole
de Rouen
ont eu recours au chômage partiel
Les
aides de l’État ont été très sollicitées par les entreprises
et ont eu l'effet d'amortisseur économique. Le chômage
partiel a été l'un des
dispositifs les plus demandés par les entreprises de la métropole
de Rouen avec 58% ayant eu recours à cette aide. Avec
40% d'entreprises bénéficiaires, le report des charges
a également été très sollicité. Les Prêts garantis
par l’État (PGE) ont été
demandés par 47% des entreprises de la métropole rouennaise. Le
fonds de solidarité
a été sollicité par 34% d'entre elles. Les aides régionales ont
bénéficié à 6% d'entreprises. 73% estiment que
ces dispositifs leur ont permis de maintenir leur activité.
« Concernant
les PGE, nous avons actuellement deux problématiques : ceux qui
ne l'ont finalement pas utilisé et ceux qui ont besoin d'un
complément », analyse Aline Louisy-Louis, vice-présidente services de la CCI Rouen
Métropole. Et d'ajouter : « Nous
allons faire face à une sortie de crise chirurgicale avec une
reprise économique différente selon les secteurs. »
10,1% de chômage sur le bassin rouennais fin 2020
Si l'impact sur l'emploi est limité
pour le moment sur l'ensemble des métropoles du territoire national,
avec une perte d'emploi constatée de 1%, les indicateurs dans la
métropole de Rouen ne sont pas bons. Dans la zone
d'emploi de Rouen, on enregistre 10,1% de chômage à fin 2020. Le taux de demandeurs d'emploi de la catégorie A
a augmenté de 3,4%. Le taux de demandeurs d'emploi de long terme
connaît une hausse de 17,5% entre 2019 et 2020.
Parmi les notes positives, la CCI Rouen Métropole indique que 89% des entreprises n'envisagent pas de baisser leurs effectifs et, au début 2021, seulement 5% d'entre elles envisagent de baisser leur personnel permanent.
Les CHR, le secteur le moins optimiste pour
l'avenir
Concernant les perspectives pour 2021,
les inquiétudes sont davantage présentes dans le secteur des CHR. A
contrario, les secteurs de la construction et de l'industrie sont les
plus optimistes, avec toujours des disparités dans un même secteur.
« Nous n'aurons pas de franc retour à la normale avant 2022 », constate la CCI Rouen Métropole. D'autant plus que certains secteurs, en pleine reprise, font face à de nouvelles problématiques comme la pénurie de matières premières.
La crainte du remboursement des PGE
Les raisons qui poussent les chefs
d'entreprises à rester optimistes sont la vaccination, la
résilience, les aides de l’État ou encore une attente des clients
notamment dans le secteur de la restauration. Mais ce secteur connaît
actuellement des difficultés de recrutement. « On estime
qu'il manquerait 110 000 salariés dans les CHR au niveau national,
note Vincent Laudat. Un bon nombre se sont reconvertis avec la
crise sanitaire. » L'arrivée de l'été pour relancer le
tourisme ou encore l'évolution des modes de consommation vers le
circuit court sont également cités comme raison de rester
optimiste.
En revanche, le manque de visibilité,
les difficultés liées au remboursement du Prêt garanti par
l’État et plus généralement la transition vers le retour à la
normale sans aide sont autant de raisons qui rendent les chefs
d'entreprises pessimistes.
*L'étude la CCI a été réalisée à partir de baromètres des affaires et autres études. Plus de 300 chefs d'entreprises ont été interrogés sur la métropole de Rouen et 35 000 à l'échelle nationale.