Contournement Est : la Région et le Département prêts à financer la partie de la Métropole

Malgré le désengagement financier de la Métropole Rouen Normandie, lundi 8 février, pas question pour le président de la Région Normandie, Hervé Morin et le président de Département de Seine-Maritime, Bertrand Bellanger de renoncer au projet de contournement Est de Rouen. Lors d'une conférence de presse, jeudi 11 février, les deux présidents de collectivités ont proposé d'augmenter leur contribution financière pour compenser la partie de la Métropole, représentant 66 millions d'euros.

Hervé Morin a annoncé que la Région Normandie allait « délibérer, lundi 15 février, pour une augmentation de 157 millions d'euros à 205 millions d'euros, soit 48 millions d'euros supplémentaires ». Avant d'ajouter : « Nous considérons que la décision de la Métropole Rouen Normandie est trop grave, car elle engage vers la non-réalisation de cet équipement, pour que nous ne prenions pas nos responsabilités. » Ce projet, en discussion depuis 1972, est défendu par différents acteurs dont la Région, le Département, l’État, mais aussi le monde économique. « Il s'agit d'un projet d’intérêt général, qui dépasse la tambouille politique », déclare Hervé Morin. Et de préciser : « Ce n'est pas l'État qui nous a imposé le projet mais, c'est bien la volonté de trois collectivités qui a amené l'État à inscrire ce projet comme prioritaire. » 

« Pour la première fois, Rouen tourne le dos à son département », a réagi Bertrand Bellanger, président du Département de Seine-Maritime, désignant la décision de la Métropole « pleine d'incohérences et d'insuffisances ». Le Département de la Seine-Maritime propose, quant à lui, d'augmenter son enveloppe de 18 millions d'euros. « Nous passerons de 22 millions d'euros à 40 millions. Je soumettrai cela à l'assemblée départementale le 8 avril prochain », explique Bertrand Bellanger. Et de préciser que le Contournement Est n'est pas « un projet rouenno-rouennais » mais « un projet départemental, régional, national ». 

Reste à savoir si l'État confirmera son importante contribution financière (245 millions d'euros) sans l'accord des élus de la Métropole. Pour les présidents de Région et de Département, pas de doute sur la poursuite du projet. « À partir du moment où nous rassemblons la somme nécessaire à nous deux, il n'y a pas de raison pour que l’État refuse de faire le projet », considère Hervé Morin. Avant de préciser : « Lorsque le Département de l'Eure et la communauté d'agglomération Seine-Eure ont refusé, l’État n'a rien dit. » Hervé Morin et Bertrand Bellanger devaient adresser, dès ce jeudi, une « lettre d'intention » au gouvernement.

Chloé Guérout