Conjoncture : coup d’accélérateur sur la création d’entreprise

Quelque 84 667 entreprises ont vu le jour en octobre, dont 54 442 microentreprises (64,7% du total) et 30 225 entreprises classiques. En détail, les immatriculations des microentreprises ont augmenté de 8,1%, après -3,7% en septembre, tandis que les créations d’entreprises classiques ont progressé de 4,4%, après +1,4%. Côté secteurs , la dynamique la plus forte a été constatée dans celui du soutien aux entreprises (+11,5%) et les services aux ménages (+13%).

L’institut de statistique précise que la hausse des créations d’entreprises, en données brutes sur les 12 derniers mois s’établit à 21%, notamment en raison du niveau particulièrement bas des créations pendant le premier confinement, en 2020. Néanmoins, le nombre cumulé d’entreprises créées au cours des trois derniers mois (août à octobre) diminue par rapport aux mêmes mois un an auparavant (-1,8%). C’est le secteur du commerce et de la réparation automobile et de motocycles qui contribue le plus à la baisse (- 6 200 créations). Les créations de microentreprises fléchissent de 2,6%, de même que celles d’entreprises individuelles classiques, plus nettement à -9,4%. À contrario, les créations de société augmentent de 3,4%.

Le climat des affaires s’améliore de nouveau

Avant l’arrivée du nouveau variant du covid, les patrons interrogés par l’Insee (du 28 octobre au 19 novembre) se montraient plus sereins. En novembre, l’indice global qui mesure leur niveau de confiance a dépassé son niveau déjà très élevé de juin dernier : à 114, il gagne 2 points par rapport au mois précédent, et demeure largement au-dessus de sa valeur d’avant-crise (106), note l’Institut. Cette amélioration est principalement tirée par l’appréciation plus favorable des dirigeants sur l’activité et les effectifs passés dans les services, ainsi que par le remplissage des carnets de commande étrangers dans l’industrie.

Tous les secteurs bénéficient de la tendance favorable. Dans les services, le climat des affaires a progressé pour s’établir à son plus haut niveau depuis fin 2000. Cette hausse est surtout portée par les soldes d’opinion sur l’activité passée et prévue. Et les chefs d’entreprises restaient optimistes pour les trois derniers mois de 2021. Stable, le solde d’opinion sur les perspectives générales d’activité du secteur en novembre se situe bien au-dessus de sa moyenne par rapport à octobre.

Dans l’industrie, davantage de dirigeants affirment que le niveau de leurs carnets de commandes à l’export en novembre est supérieur à la normale. Déjà élevées depuis mai 2021, les anticipations des chefs d’entreprises concernant l’évolution prévue de leurs prix de vente croissent nettement.

Dans le bâtiment, la confiance affiche aussi un léger mieux. Les entreprises du secteur semblent optimistes quant à leur activité prévue pour les trois prochains mois. En novembre, les dirigeants étaient plus nombreux que le mois précédent à déclarer que le niveau de leur carnet de commandes est supérieur à la normale et peut assurer 8,8 mois de travail. Mais le secteur souffre encore de contraintes d’offre, notamment le manque de personnel et les difficultés d’approvisionnement : «28 % des entrepreneurs se disent à la fois incapables d'accroître leur production en cas de commandes supplémentaires et faisant face à une insuffisance de personnel». Ils prévoient, toutefois, une augmentation des prix au cours des trois prochains mois, ainsi qu’un renforcement des effectifs.

Par rapport à septembre 2021, le climat des affaires du commerce de gros progresse vivement : l’indicateur gagne cinq points en lien avec l’amélioration des ventes totales et livraisons reçues de l’étranger.

Enfin, globalement, le climat de l’emploi poursuit son redressement en novembre 2021 après un net rebond en octobre. Il atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2011.

Aicha BAGHDAD et B.L