Comment bien sauvegarder ses données en période tendue ?
La dépendance accrue des entreprises au numérique se traduit souvent par de lourdes conséquences en cas de perte de données. Il faut donc veiller à bien sauvegarder les informations de son système d’information. Mais quand et comment ?
La crise du Covid-19 a changé les habitudes de travail des entreprises en raison d’un recours plus important au télétravail. Des cyberpirates ont profité de la situation pour renforcer leurs attaques, sachant que beaucoup de collaborateurs utilisent un ordinateur personnel connecté à un réseau résidentiel, donc plus vulnérable. Dans ce contexte, il est essentiel de ne pas rajouter une crise informatique à la crise sanitaire.Les sauvegardes sont donc essentielles. Mais elles ne doivent pas être votre seul rempart. Reconstruire le SI (système d’information) à la date de la dernière sauvegarde peut en effet se traduire par une perte de données plus moins importante. Tout un arsenal de protections doit donc être déployé en amont, car la sauvegarde forme le dernier et ultime rempart.
Sauvegarder quoi ?
L’ensemble des données de l’entreprise doit être sauvegardé. C’est une opération plus complexe qu’il n’y paraît dans un environnement informatique dont les contours sont aujourd’hui devenus plus flous, comprenant du matériel sur site et des services ou serveurs à l’extérieur, en mode ‘cloud’.
Concernant les messageries Web et les services ‘cloud’, la sauvegarde est en général assurée par l’opérateur. Mais une copie locale de ces données n’est pas superflue. Si l’opérateur ne permet pas de télécharger les sauvegardes réalisées par ses soins, des outils se chargeront de capturer les données à intervalles réguliers.
Concernant les serveurs, attention de ne pas en oublier serveurs sur sites, serveurs sur le ‘cloud’, serveur Web, etc. Enfin, les données des ordinateurs sont les plus faciles à recenser, à condition toutefois de ne pas omettre les données des applications, parfois stockées dans des emplacements cachés ou insolites du disque dur.
Sauvegarder quand ?
La problématique de la fréquence des sauvegardes est facile à résoudre. Posez-vous cette simple question : combien de travail suis-je prêt à perdre (et donc à refaire) ? Pour les systèmes critiques, comme un ERP ou une boutique en ligne, la sauvegarde se fera quasiment en temps réel. Sur les postes de travail, la fréquence des sauvegardes ira de la semaine au mois.
Restez logique : après une période d’inventaire, la sauvegarde doit être faite immédiatement, alors qu’un poste de consultation disposé à l’accueil pourra n’être sauvegardé qu’une seule fois, lors de son installation. Idéalement, prévoyez la possibilité de lancer des sauvegardes manuelles en plus des processus automatiques (ces derniers étant indispensables).
Sauvegarder où ?
Dans le monde de la sauvegarde, une des règles classiques c’est le : «3 2 1».
3 copies de vos données (données courantes et deux sauvegardes) : c’est toujours une fois la sauvegarde effectuée que l’on s’aperçoit qu’un fichier essentiel avait été effacé peu avant. Pouvoir revenir à la sauvegarde précédente vous sauvera la mise.
2 types de support différents : bandes/disque dur, ou serveur NAS, ‘network attached storage’/’cloud’…). Lorsqu’achetés au même moment et utilisés selon la même fréquence, les supports de stockage tendent à tomber en panne en même temps. Mixer les supports règle ce problème.
1 copie hors site (coffre de banque ou ‘cloud’…) : la perte de données n’est pas le seul risque couru par l’entreprise. Le vol et les incendies peuvent atteindre vos ordinateurs, mais aussi vos sauvegardes. Conservez donc toujours une copie de la sauvegarde, hors site.
De l’importance des tests
Beaucoup jouent la carte du ‘cloud’, sans prendre en compte tous les paramètres : votre bande passante Internet permet-elle vraiment de tout sauvegarder? Les coûts ne risquent-ils pas d’exploser lors de la récupération des données?
Même problème avec les médias : les DVD, disques durs ou clés USB sont faciles à utiliser. Mais sont-ils fiables ? Si vous utilisez des clés USB ou des CD/DVD vierges non conçus pour l’archivage, la réponse est simple : non. Ceci vaut aussi pour les disques durs externes, car ils peuvent tomber en panne. Et même pour les SSD, dont certains ne seront pas adaptés à de l’archivage sur de longues périodes.
Toute stratégie de sauvegarde doit obligatoirement s’accompagner de tests réguliers portant sur :
– la prise en compte des nouvelles sources de données à sauvegarder ;
– l’achèvement sans erreurs des opérations de sauvegarde ;
– le bon fonctionnement des médias ;
– la possibilité de restaurer les données.
Mener à bien toutes ces actions sera un gage de sérénité pour votre entreprise… et vos données.
David FEUGEY