Caux Seine Estuaire : les collégiens découvrent les métiers de l’industrie
Jeudi 14 novembre les établissements Dehondt à Port-Jérôme-sur-Seine, recevaient une classe du collège de Fauville-en-Caux. Avec l’idée de susciter des vocations.
« Je ne pensais pas que cela ressemblait à ça… ni qu’il y avait autant de métiers autour d’une telle production »… Guidés par l’un de leurs professeurs, les élèves d’une 3ème du collège de Fauville-en-Caux achèvent ce 14 novembre leur visite de l’usine Dehondt à Notre-Dame-de-Gravenchon (Port-Jérôme-sur-Seine). Et tous, ont désormais un regard nouveau sur les métiers de l’industrie.
C’est d’ailleurs bien l’objectif de ces visites organisées conjointement par Caux Seine Agglo et l’Association des Entreprises de Port Jérôme et de sa région (AEPJR).
En effet, les métiers de l’industrie souffrent toujours d’une image négative. Dans l’inconscient collectif, ils restent peu valorisants, mal payés, et réalisés dans des conditions difficiles faites de bruit et de poussière. Une image héritée du passée, qui conduit aujourd’hui les industriels à ne plus trouver de personnel qualifié à embaucher.
Un enjeu de territoire
C’est le cas de l’entreprise Dehondt. Leader sur le marché de la machine agricole pour la culture et la transformation du lin, elle est reconnue au niveau mondial. Pourtant aujourd’hui, 10 % des postes dont elle dispose restent à pourvoir, et les candidats ne se bousculent pas. « Parfois on embauche des gens par dépit, parce qu’il n’y a pas d’autre candidat », déplore Guillaume Dehondt, le gérant de cette entreprise familiale.
« Cette tendance lourde n’est pas propre à notre territoire, explique Damien Restoux, en charge des questions d’emploi et de formation au sein de Caux Seine Développement. Mais du fait de la forte vocation industrielle de notre territoire, elle ici particulièrement prégnante. » D’autant que les études démographiques réalisées par l’Insee démontrent que les métiers les plus en tensions aujourd’hui, vont aussi être concernés par une vague de départ en retraite. D’ici 2025, ce serait ainsi plus d’1 millier de postes qui devront être renouvelés. « Sur certains profils, 1 salariés sur 2 a plus de 50 ans… » alarme Damien Restoux. C’est tout le développement économique du territoire qui est en jeu.
Aider à mieux connaître l’industrie
Voilà pourquoi l’agglomération d’une part, et l’association des entreprises locales d’autre part, se mobilisent. « Tout ceci, c’est parce que les gens ne nous connaissent pas. Ils ne connaissent pas le monde de l’industrie, martèle Jean-Philippe Petit, le président de l’AEPJR. En ouvrant nos portes, nous voulons montrer la réalité de nos métiers. » Sollicitant d’abord les dirigeants et professeurs des collèges, ils ont ensuite orienté leur communication vers les collégiens, eux-mêmes. En a découlé cette année, l’organisation de 80 visites d’entreprises par l’intégralité des classes de 3ème du territoire Caux Seine Agglo, soit 1200 élèves. « Et l’étape suivante, ce sera les parents », insiste Jean-Philippe Petit. En effet, Guillaume Dehondt l’a lui-même constaté : ce sont souvent les parents qui étouffent les élans de leurs enfants, considérant « qu’ils valent mieux que ça… » Un discours difficile à entendre pour les professionnels qui connaissent les opportunités de carrière qui existent dans ce secteur, pourvu que l’on soit motivé. Les embauches sur Port-Jérôme se font du niveau CAP au niveau Bac+6…